Protéger notre environnement A l’inverse, c’est à une promesse du passé que Frédéric Gervais souhaite rendre hommage. Producteur laitier sur sa ferme de 84 ha à Vou, ce dernier a pour objectif « d’aller vers l’autonomie ». Le passage par l’agroforesterie fait partie de ce processus. « Cela fait 15 ans que j’y pense. Il est temps d’aller au bout de mon projet. » Une première plantation de 3 km de haies l’a laissé sur sa faim, faute de temps pour l’entretenir dans les règles de l’art. « Je me suis laissé déborder. » Désormais conseillé par Christophe Sotteau (voir page de droite), Frédéric Gervais souhaite « apporter une petite pierre à l’édifice » pour protéger notre environnement en offrant de l’ombrage et un brisevent aux vaches dans les pâturages. Une plantation entre des parcelles est également envisagée sur le versant de Ciran. Et pour préserver ses efforts, Frédéric Gervais souhaite que le futur acquéreur maintienne les haies et les futurs arbres. « Je n’étais pas formée pour cela » Marie-Claire Pineau, à la tête de la SARL L’œuf bio de Touraine à Manthelan, a fait le choix de l’agroforesterie dès 2012 avec son mari Thierry Desplat, décédé depuis.Cette éleveuse de poules pondeuses et productrice de céréales fait presque figure de vétérante. « Nous étions un peu précurseurs à l’époque en plantant huit rangs d’arbres espacés d’une douzaine de mètres sur environ six hectares non drainés, et donc difficiles à cultiver. Mon mari y avait installé des chênes rouges, des alisiers, des poiriers et pommiers, des pruniers, etc. » Et le bilan ? « Difficile à dire car c’est une zone très humide. Nous avons tout essayé sur cette parcelle : tournesol, trèfle, blé, ainsi que des pois et féveroles en 2022. Cela demande beaucoup d’entretien, donc du temps, et je n’étais pas formée pour cela. » Sans compter les dégâts occasionnés par le gibier. Résultat : une grande hétérogénéité de croissance… Et les poules dans tout ça ? Elles aussi ont eu leurs arbres, essentiellement des fruitiers : « Une obligation en élevage biologique, car un terrain ombragé les incite à sortir. » Loches Sud Touraine envisage l’agroforesterie comme une solution crédible pour améliorer la qualité de l’eau amoindrie par diverses pollutions. Elle soutient les agriculteurs qui souhaitent s’engager dans cette voie en plantant des arbres sur leurs fermes. prend racine en Sud Touraine C'est quoi l'agroforesterie ? « Mode d’exploitation des terres agricoles associant des plantations d’arbres dans ou au pourtour des cultures ou des pâturages. » Telle est la définition de l’agroforesterie donnée dans le Plan national de développement du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation. En France, ce mode de culture se développe dans le bocage, au cœur de parcelles cultivées, dans les prairies ou les vergers. En Sud Touraine, les agriculteurs engagés dans cette voie semblent davantage se tourner vers la plantation de haies ou de lignes d’arbres à l’intérieur d’une parcelle cultivée. Produire du bois d’œuvre Jean-Baptiste Jamin est à la tête d’une ferme de 80 ha sur Loches. Avec sa compagne Hélène Gillard et leur associé Julien Gwizdek, ils y produisent une quinzaine de céréales différentes ; une partie étant transformées sur place sous forme de farine, de pain et biscuits. Le 5 février dernier, le collectif « Aux arbres & cætera » animé par le collectif SEPANT et InPACT 37 y plantait 316 mètres de haies au sein de l’une de leurs parcelles de céréales. « Il s’agissait d’une troisième tranche entre nos parcelles destinée à servir de brise-vent et d’espace de circulation de la faune sauvage. » L’objectif : y intégrer une douzaine d’essences différentes, certaines destinées à produire du bois d’œuvre. Une autre est également prévue sur une parcelle proche de la ferme. Dès 2013, 1,6 km de haies avaient déjà été plantées à Azay-sur-Indre dans le cadre du programme départemental intitulé « L’arbre dans le paysage rural de Touraine ». La production de bois d’œuvre est dans le viseur de Jean-Baptiste Jamin depuis un moment. Merisier, châtaigner ou robinier faux-acacia, il parie sur l’avenir en prévoyant que demain le béton ne sera pas toujours l’alpha et l’oméga de la construction. L’agroforester¡e Je veux planter une haie chez moi ! Le Département d’Indre-et-Loire, avec la Fédération départementale des chasseurs, apporte conseils techniques et aides financières pour les projets de plantation de haies, à destination des particuliers, agriculteurs, collectivités locales, entreprises. Plus d'infos en scannant ce QR code ! terre commune 18 Aménager, entretenir et préserver notre ruralité.
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