N°13 Automne 2025 • COMMUNAUTÉ DE COMMUNES LOCHES SUD TOURAINE le journal qui nous raconte www.lochessudtouraine.com
Châtelllerault La RochePosay Sainte-Maure de Touraine vers Chinon vers Le Blanc vers Châteauroux vers Romorantin vers Amboise vers Tours vers Poitiers Châtillonsur-Indre Saint-Aignan Bléré LOCHES TAUXIGNY SAINT-BAULD LIGUEIL LE PETITPRESSIGNY DESCARTES sommaire au engagés ! 5 au cœur d'un service / Service milieux aquatiques 6 cap commun / Le Plan Climat agir ensemble ! 8 solutions locales / Comment loger les jeunes ? 10 le coin de nos partenaires / Le Centre de santé sexuelle 11 portrait d'acteurs / Souleymane Yacouba Mamane 13 assos en force / Les éclaireurs de France cultures partagées 20 on les soutient / Jazz à Beaulieu 21 ici les artistes / Gerda Jacobs LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES LOCHES SUD TOURAINE C'EST : ABILLY • AZAY-SUR-INDRE BARROU • BEAULIEU-LÈS-LOCHES • BEAUMONT-VILLAGE • BETZ-LE-CHÂTEAU • BOSSAY-SUR-CLAISE BOSSÉE • BOURNAN • BOUSSAY • BRIDORÉ • CHAMBON • CHAMBOURG-SUR-INDRE • CHANCEAUXPRÈS-LOCHES • CHARNIZAY • CHAUMUSSAY • CHÉDIGNY • CHEMILLÉ-SUR-INDROIS • CIRAN • CIVRAYSUR-ESVES • CORMERY • CUSSAY • DESCARTES • DOLUS-LE-SEC • DRACHÉ • ESVES-LE-MOUTIER FERRIÈRE-LARÇON • FERRIÈRE-SUR-BEAULIEU • GENILLÉ • LA CELLE-GUENAND • LA CELLE-SAINT-AVANT LA CHAPELLE-BLANCHE-SAINT-MARTIN • LA GUERCHE • LE GRAND-PRESSIGNY • LE LIÈGE • LE LOUROUX LE PETIT-PRESSIGNY • LIGUEIL • LOCHES • LOCHÉ-SUR-INDROIS • LOUANS • MANTHELAN • MARCÉSUR-ESVES • MONTRÉSOR • MOUZAY • NEUILLY-LE-BRIGNON • NOUANS-LES-FONTAINES • ORBIGNY PAULMY • PERRUSSON • PREUILLY-SUR-CLAISE • REIGNAC-SUR-INDRE • SAINT-FLOVIER • SAINT-HIPPOLYTE SAINT-JEAN-SAINT-GERMAIN • SAINT-QUENTIN-SUR-INDROIS • SAINT-SENOCH • SENNEVIÈRES • SEPMES TAUXIGNY-SAINT-BAULD • TOURNON-SAINT-PIERRE • VARENNES • VERNEUIL-SUR-INDRE • VILLEDÔMAIN VILLELOIN-COULANGÉ • VOU • YZEURES-SUR-CREUSE entreprendre 14 made in sud touraine / Le Node Park Touraine terre commune Ligueil : et au milieu coule une rivière 18 16 Quel avenir pour le cinéma en campagne on en cause ? En couverture : l'équipe du service milieux aquatiques de Loches Sud Touraine. 14 11 Suivez-nous : #sudtouraine Ce journal a été imprimé avec des encres végétales sur du papier 100% recyclé dans une imprimerie certifiée PEFC. Retrouvez tous nos services sur : www.lochessudtouraine.com Directeur de la publication : Gérard Hénault Conception & coordination éditoriale : Pôle Communication & attractivité territoriale Loches Sud Touraine Photos : Virginie Sciard Gaultier Photography Rédaction : Patrick Château Benjamin Vasset Création graphique : Imagidée Impression : Fabrègue Imprimeurs Dépôt légal : octobre 2025 Tirage à 27 800 exemplaires ISSN 2804-598X 8 21 10 10
RENCONTRES DE L’ALIMENTATION : JOUONS LA CARTE LOCALE ! Vous êtes producteur, acheteur professionnel ou porteur de projet en Sud Touraine ? Vous êtes à la recherche de fournisseurs locaux ou de débouchés de proximité pour vos productions ? Ne ratez pas la deuxième édition des Rencontres de l’Alimentation du Sud Touraine qui se tiendront le 9 décembre 2025 à Loches. L’objectif de ce rendez-vous porté par Loches Sud Touraine et la Chambre d’Agriculture d’Indreet-Loire : rassembler producteurs, acheteurs et transformateurs du Sud Touraine pour mieux se connaître, faire émerger des projets et encourager les échanges en circuits courts. Rencontres professionnelles de l’alimentation : mardi 9 décembre, espace Agnès Sorel à Loches, 14h-16h30. Entrée libre et gratuite. en action LE VILLAGE SUD TOURAINE S’EXPOSE À FERME EXPO Votre Communauté de Communes sera présente au salon Ferme Expo les 14, 15 et 16 novembre pour représenter le village Sud Touraine, son dynamisme et sa qualité de vie mais aussi pour accompagner les nombreux producteurs fiers de valoriser leurs savoir-faire locaux. Nous vous accueillerons sur un stand convivial qui fera la part belle aux dégustations et aux animations musicales. Ferme Expo, parc des expositions de Tours les 14, 15 et 16 novembre 2025. Toutes les infos sur https://ferme-expo.fr/ SANTÉ MENTALE : UNE FORMATION AUX PREMIERS SECOURS Loches Sud Touraine propose une formation gratuite aux premiers secours en santé mentale ouverte à tous les 19 et 20 novembre à Beaulieu-lès-Loches. Organisée par l’Agence Régionale de Santé et l’Union Nationale des Familles et Amis de personnes Malades et/ ou handicapées psychiques (UNAFAM), ces journées vous donneront les clés pour aider une personne qui subit le début d'un trouble de santé mentale et pour développer des compétences relationnelles qui vous aideront à mieux faire face aux comportements agressifs. Informations et inscriptions auprès de Laëtitia Chéreau, cheffe de projet santé à Loches Sud Touraine au 06 32 66 70 86. On compte 3 000 exploitations agricoles en Indre-et-Loire, dont 1 000 en Sud Touraine. À leur tête, bon nombre d'exploitants qui prendront leur retraite dans les 10 prochaines années. Favoriser les transmissions est donc un réel enjeu pour notre territoire et la Communauté de Communes s’engage, avec ses partenaires, dans des dispositifs d'accompagnement pour les porteurs de projets agricoles de son territoire. C’est ce qu’elle explique dans une vidéo récemment diffusée sur sa chaîne YouTube pour valoriser différentes formes d'installation en agriculture. Cet automne, Loches Sud Touraine organise d’ailleurs des visites de ferme pour les élèves d’une classe de 4e du collège de Cormery. Objectif : les sensibiliser au métier d’agriculteur et pourquoi pas, leur donner envie de réaliser leur stage de 3e sur une exploitation ! Pour voir la vidéo : Scannez le QR code ou rendez-vous sur la chaîne youtube de Loches Sud Touraine ! En vidéo ! Transmissions agricoles : un enjeu pour le Sud Touraine 2 Loches Sud Touraine porte, soutient et accompagne une multitude de projets. La preuve par l’exemple. engagés Pour s'inscrire Scannez le QR Code pour accéder au formulaire : https://urlr.me/Nkt8pD
Pour nous écrire : communication@lochessudtouraine.com Municipales 2026 : s’engager pour inventer le futur de nos villages Les prochaines élections municipales auront lieu les 15 et 22 mars 2026. Elles permettront d’installer un conseil municipal qui lui-même élira le maire et les représentants de la commune au conseil communautaire. Et si vous décidiez de vous investir ? Et si vous deveniez conseiller municipal, voire maire, pour servir votre commune et votre territoire ? À rebours des trop nombreux discours qui insistent sur les désagréments de l’engagement public local et donnent de l’écho à la fameuse « crise des vocations », je veux dire qu’être élu local est avant tout une aventure collective enthousiasmante, que les défis à relever vont rendre encore plus passionnante. Pour inviter les citoyens à s’investir, l’Association des Maires de France lance un appel : « osez l’engagement ! » ; Un slogan qu’il nous faut clamer haut et fort ici en milieu rural où le mandat d’élu local est aussi essentiel que passionnant à la lumière des enjeux présents. Les campagnes, comme le Sud Touraine, recèlent en effet des capacités d’expérimentation et d’innovation incroyables pour bâtir un modèle plus durable et plus humain. Alimentation, mobilités, éducation, économie, transition énergétique, démographie, santé, sur tous ces sujets et bien d’autres encore, les territoires ruraux sont traversés par une multitude d’initiatives concrètes et positives qui témoignent d’une vraie inventivité collective et révèlent leur capacité d’adaptation face à des contraintes fortes. Bien loin de l’image passéiste qu’on lui prête encore parfois, la ruralité est devenue ces dernières années un laboratoire du futur, l’échelle idéale pour porter des projets de transformation qui permettront aux communes et à leurs intercommunalités de relever les grands défis contemporains. Il faut oser s’engager dans sa commune en ayant conscience des fragilités de son territoire mais aussi et surtout de son potentiel. Dès lors, le mandat de cet ingénieur de solutions qu’est l’élu rural devient hautement désirable. Le 26 septembre dernier, Gérard Hénault inaugurait la micro-crèche Colette Lutier créée par Loches Sud Touraine à Nouans-les-Fontaines en présence de : Camille Louvet-Rueffe, directrice adjointe de la CAF Touraine, Eric Moreau, maire de Nouans, Anne Pinson, vice-présidente à l'enfance et la jeunesse, Anne-Sophie Latour, présidente de la MSA Berry Touraine et Valérie Gervès, conseillère départementale. de Gérard Hénault Président de Loches Sud Touraine engagés en commun • automne 2025 3 Le pôle petite enfance « Plume » qui héberge une micro-crèche et un Relais Petite Enfance à Genillé, et la micro-crèche Colette Lutier à Nouans-les-Fontaines ont été inaugurés respectivement fin août et fin septembre. Les deux équipements qui accueillent chacun 12 berceaux affichent complet : « nous savions que ces crèches répondaient aux besoins des parents, face à la saturation de la crèche de Loches et à la diminution constante du nombre d'assistantes maternelles dans le Montrésorois », explique Ophélie Baudouin, coordinatrice petite enfance à Loches Sud Touraine. Déjà gestionnaire de 6 crèches en délégation de service public, la Communauté de Communes a cette fois opté pour la gestion en régie et l'embauche directe d'une équipe de 9 personnes : 1 directrice commune, Emmanuelle Métivier, et 8 agentes pour les deux crèches. Le choix a été fait d’aménager ces deux structures près des écoles pour faciliter le quotidien des parents et pour encourager les échanges entre professionnels. Maître d’ouvrage des travaux, Loches Sud Touraine a apporté un soin particulier à l'agencement des pièces, à l'ergonomie des équipements et au choix d'un mobilier aux couleurs douces et chaleureuses qui ont été unanimement salués par les parents et les équipes. La CAF Touraine, plus gros financeur de ces équipements, s’est félicitée de « l'arrivée d'un nouveau service aux familles de très grande qualité aussi bien pour les enfants que pour les professionnelles ». Montrésorois : les tout-petits ont leurs micro-crèches Inauguration du Pôle Petite Enfance de Loches Sud Touraine à Genillé le 28 août 2025. De gauche à droite : Valérie Gervès, conseillère départementale, Camille Louvet-Rueffe, directrice adjointe de la CAF Touraine, Henri Alfandari, député, Olivier Flaman maire de Genillé, Gérard Hénault, président de Loches Sud Touraine, Anne Pinson et Sophie Métadier, vice-présidentes de Loches Sud Touraine, respectivement à l'enfance jeunesse et aux bâtiments.
en action LAC DE CHEMILLÉ : FIN DES TRAVAUX DE TERRASSEMENT Les travaux de terrassement du lac de Chemillé-sur-Indrois sont achevés depuis début octobre. L’entreprise Terélian, missionnée par Loches Sud Touraine pour déblayer les 100 000 m3 de sédiments qui s’étaient accumulés dans le fond du lac et dans l’Indrois, était sur place depuis la mi-juillet. La sécheresse estivale a permis à ses équipes de travailler dans de bonnes conditions pour respecter les délais. Une vingtaine d'agents et une vingtaine de véhicules, pelleteuses, tombereaux, bulldozers ont été mobilisés au plus fort de l’activité. Les sédiments ont été aménagés au sein même de l’emprise du lac en plusieurs zones de remblai : l’île en amont du lac occupe désormais une superficie de 6 ha contre 1 ha auparavant. 2 300 pieux de châtaignier recouverts d’un grillage et d’un géotextile ceinturent le pourtour de l’île pour retenir les sédiments remblayés. En aval, deux nouvelles zones de 3 000 m2 et d’1 ha ont aussi été créées. COLLECTE ALIMENTAIRE : ON A BESOIN DE VOUS ! La collecte nationale des Banques Alimentaires est un événement indispensable pour soutenir des personnes en difficulté financière. Les denrées collectées à cette occasion sont redistribuées toute l'année par le CIAS Loches Sud Touraine et la Croix-Rouge Haute Touraine. En 2024, 5,4 tonnes ont été collectées en Sud Touraine ! La prochaine collecte se déroulera dans plusieurs magasins du territoire les vendredi 28 et samedi 29 novembre prochains entre 9h et 19h, elle mobilise environ 200 bénévoles. Et si vous donniez vous aussi un coup de main ?! Pour donner un peu de votre temps sur des créneaux de 2 heures, contactez Sandra Rocher, en charge de l’aide alimentaire au CIAS au 06 07 43 49 62 ou Christine Guérin, présidente de la CroixRouge Haute Touraine au 06 79 69 77 82. Pour voir le mémo : Scannez le QR Code www.lochessudtouraine. com/publications/memodecheteries engagés 4 Loches Sud Touraine porte, soutient et accompagne une multitude de projets. La preuve par l’exemple. BOSSAY-SUR-CLAISE Fonds de Launay, Pièce du Buisson - 06 40 65 97 04 L M M J V S LA CHAPELLE BLANCHE Route de Bournan - 06 40 65 96 35 DESCARTES Rue Paul Langevin - 06 40 65 96 85 GENILLÉ ZA route de Montrésor - 06 75 28 34 57 GRAND-PRESSIGNY Rue des Bords de Claise - 06 40 65 97 04 LOCHES Rue Georges Pompidou - 06 81 93 47 62 NOUANS-LES-FONTAINES ZA route des Dames de Touraine - 06 75 28 34 57 TAUXIGNY 8 rue André Marie Ampère - 06 40 65 96 90 QR CODE MÉMO DÉCHÈTERIE SERVICE DÉCHETS MÉNAGERS HORAIRES L’HIVER de 9h à 11h45 et de 13h à 16h15 du 1 octobre au 31 mars er L’ÉTÉ de 8h30 à 11h45 et 13h à 16h45 du 1 r avril au 30 septembre er AVEC MA CARTE DE DÉCHÈTERIE J’accède à toutes les déchèteries du territoire Je suis particulier ; J’ai droit à 25 passages par an Je suis professionnel : chaque passage est facturé DÉCHETS INTERDITS : AMIANTE / DÉCHETS EXPLOSIFS (BOUTEILLES DE GAZ, EXTINCTEURS...) / MÉDICAMENTS / SACS OPAQUES LE SAVIEZ-VOUS ? Les encombrants sont enfouis à Chanceaux-Près-Loches. J’épargne la planète, je trie ! Des zones de réemploi sont aménagées dans plusieurs déchèteries pour les particuliers. Je dépose mes objets / je prends ce dont j’ai besoin (uniquement si je viens de déposer des déchets en déchèterie) Pour optimiser mes déplacements, je pense aux points de collecte dans mes commerces de proximité pour jeter mon petit électroménager, mes piles, mes cartouches d’encre, mes ampoules ... OUVERT FERMÉ OUVERT LE MATIN OUVERT L’APRÈS-MIDI Votre carte de déchèterie est à commander sur le site internet, en mairie, ou au service déchets. La première carte est gratuite, la seconde est facturée 10€. 02 47 92 97 83 TOUTES LES INFOS DÉCHÈTERIES SONT SUR www.lochessudtouraine.com Plans des déchèteries valables au 01/07/25 mises à jour régulières sur le site Nepas jeter sur lavoie publique -imprimé par Imagidée, 15 rue Guy Marie Oury, 37600Loches 57 RUE QUINTEFOL - 37600 LOCHES dechets@lochessudtouraine.com DÉCHÈTERIE : UN MÉMO POUR VOUS GUIDER Pratique, clair et régulièrement mis à jour, le nouveau mémo-déchèterie indique l’ordre des bennes et des flux de déchets, pour préparer son tri à la maison et gagner du temps sur place. Le mémo-déchèterie présente toutes les infos essentielles pour préparer votre passage en déchèterie : consignes générales, horaires, adresses, et surtout ordre des différentes filières (ferraille, carton, encombrants, piles…) Il vous aide à charger votre véhicule efficacement et limite le temps passé sur place. Bref, il s'agit là de votre meilleur allié pour un passage en déchèterie ! Il est disponible en ligne en scannant le QR code cidessous et en déchèteries en version papier. LE TRANSPORT À LA DEMANDE, C’EST PARTOUT EN SUD TOURAINE ! Mis en place par la région Centre-Val de Loire, le transport à la demande (TAD) couvre dorénavant l’ensemble du territoire de la Communauté de Communes. Ce service de transport collectif s’adresse à tous les habitants et leur permet de se rendre, depuis leur domicile jusqu'à Loches, Ligueil, Sainte-Maure-de-Touraine, Châtillon ou Châtellerault, selon leur commune de résidence. Par exemple, une personne habitant Sepmes peut uniquement se rendre à SainteMaure-de-Touraine mais une personne habitant Abilly peut se rendre à la fois à Descartes et à Châtellerault. Il est aussi possible pour les habitants de Loches et de Ligueil de réserver pour des trajets internes dans ces deux communes. Pour 3,30 € par personne et par trajet (donc 6,60 € pour un aller-retour pour un tarif sans réduction), le transporteur Transdev vient chercher la personne qui a réservé le TAD à son domicile et l’emmène à un des points d’arrêt définis. Pour bénéficier de ce service, réservez votre trajet par téléphone auprès du centre de relations usagers au 0 806 70 33 33 (service gratuit) du lundi au samedi de 6h à 20h. N’hésitez pas à regarder sur www.remicentrevaldeloire.com les destinations et horaires depuis votre commune de résidence. Pour de plus amples explications, contactez Margot Pomme, chargée de mobilités à Loches Sud Touraine au 06 13 04 42 04.
au cœur d´un service engagés en commun • automne 2025 5 Ils sont les veilleurs vigilants de la qualité et de la biodiversité de nos rivières. L’équipe du service milieux aquatiques et prévention des inondations de Loches Sud Touraine nous parle de son métier passion. Ils et elles se prénomment Lisa, Floriane, Charlène, Maxime et Yohann, ils sont techniciens de rivières à la Communauté de Communes, Graziella quant à elle assure l’administratif du service. C’est l’équipe qui veille sur l’état des rivières et des zones humides du Sud Touraine. Il lui revient de ramener la vie dans des cours d’eau parfois malmenés depuis des décennies. Ce métier s’est développé pour répondre aux enjeux de la directive-cadre européenne sur l’eau de l’an 2000 dont l’objectif est de mettre fin à la détérioration de l’état des masses d’eau pour parvenir au « bon état » des rivières. « Le technicien de rivières agit pour la restauration des cours d’eau, ici l’Esves, l’Indre, l’Indrois et la Claise, pour améliorer la qualité des milieux aquatiques, de la biodiversité, et in fine la qualité et la quantité d’eau, souligne Yohann, responsable du service. Avec l’appui de l’Union européenne, de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, de la Région CentreVal de Loire, du Département d’Indreet-Loire et de la Fédération de pêche, notre équipe réalise un diagnostic technique, environnemental, social et réglementaire des problèmes rencontrés sur le territoire afin de conseiller les élus sur les actions à entreprendre. » Urgence d’agir Qu’il ou elle soit pêcheur invétéré comme Yohann, intéressée par la ressource en eau comme Floriane ou engagée pour la préservation de la biodiversité à l’image de Lisa, tous font le même constat : « il est urgent d’agir, car à chaque nouvel état des lieux, nous constatons l’impact des pressions que subissent les milieux aquatiques. Les projections réalisées sur le débit des cours d’eau pour le moyen terme ne sont pas très encourageantes non plus… On se sent utiles, même si notre action peut paraître limitée au vu des enjeux. » Mais agir pour restaurer (on parle aujourd’hui de renaturation) des milieux mis à mal notamment par le remembrement agricole engagé en France à partir des années 60 demande une certaine force de conviction… « Nombreuses sont les personnes qui ne comprennent pas que l’on touche au paysage qu’elles ont toujours connu, c’est pour cela que toutes nos interventions font l’objet de nombreuses concertations. Les travaux sont toujours réalisés avec l’accord des propriétaires riverains, nous sommes sur des solutions de compromis où chacune des parties doit être gagnante », souligne Lisa. Polyvalence des missions « Notre métier nous contraint à être de plus en plus polyvalents sur des missions très diverses, ajoute Floriane. Dans une même journée, je peux animer une réunion technique, monter un dossier réglementaire complexe, chercher des financements, négocier avec les riverains d’un cours d’eau, faire de la sensibilisation auprès d’écoliers, etc. » En résumé, être technicien de rivières, c’est avoir une excellente connaissance du terrain et des acteurs locaux pour parvenir à faire consensus autour d’un projet. « L’évolution des procédures administratives et réglementaires nous éloigne de plus en plus du terrain, car nous devons rendre compte de tout, constate Yohann. Heureusement, nous travaillons sur des projets ambitieux et qualitatifs qui donnent du sens aux actions menées par chacun des techniciens. » Contact Service milieux aquatiques et prévention des inondations en page 23. Techniciens de rivières, protecteurs de nos cours d’eau Lisa Floriane Charlene Yohann Maxime
cap commun 4 questions à Martine Tartarin, vice-présidente Loches Sud Touraine en charge de l’énergie-climat Quel regard portez-vous sur la mise en œuvre du PCAET ? Martine Tartarin : La mise en œuvre d’un PCAET reste un défi complexe, c’est un document transversal, qui touche à toutes les politiques publiques : urbanisme, mobilités, habitat, déchets, agriculture, économie locale… Les objectifs sont ambitieux, mais indispensables pour répondre au défi climatique. Plusieurs actions concrètes ont été lancées, notamment dans la mobilité, l’habitat et les énergies renouvelables, ce qui traduit une mobilisation réelle sur le territoire. Quels enseignements tirez-vous du bilan à mi-parcours ? MT : Le bilan à mi-parcours montre que plus de la moitié des actions prévues ont été engagées : 54 % pour les bâtiments, 59 % pour la mobilité et l’économie locale, 64 % pour l’agriculture et 48 % pour la production d’énergie. Les émissions de GES ont diminué de 25,5 % sur le territoire, dépassant déjà l’objectif fixé pour 2030. Quelles priorités climatiques voyez-vous pour la suite ? MT : Nous devons continuer à réduire nos émissions de GES et développer une véritable culture de la sobriété qui passe par nos usages et comportements. Cela doit devenir un réflexe pour limiter notre impact, même si les résultats ne sont pas toujours immédiatement visibles. Par ailleurs, nous devons renforcer notre adaptation aux effets du changement climatique. L’été caniculaire que nous venons de vivre a rendu ces enjeux tangibles pour tous. Des solutions existent déjà : végétalisation, aménagement urbain, isolation des bâtiments, sols perméables… mais il faut amplifier leur mise en œuvre pour renforcer la résilience du territoire. Comment poursuivre efficacement la dynamique ? MT : Il est essentiel de renforcer le pilotage stratégique, de prioriser les actions et de soutenir l’implication de tous. Cette mobilisation passe également par une gouvernance transversale, impliquant collectivités, citoyens, entreprises, associations et agriculteurs, afin de construire ensemble une stratégie adaptée aux spécificités locales. Seule cette dynamique collective, structurée et appuyée par un portage politique fort et constant, permettra de réussir la transition systémique et de maintenir l’engagement sur le long terme. Environnement, économie, santé, etc., le changement climatique a des impacts profonds sur tous les territoires. Loches Sud Touraine s’est doté en 2020 d’un Plan Climat-Air-Énergie Territorial (PCAET), un outil de planification qui permet de définir et de coordonner des actions pour lutter localement contre le changement climatique. 5 ans après son adoption, on fait ici un premier inventaire et on met à l’honneur quelques initiatives vertueuses qui contribuent à réduire notre bilan carbone et à vivre mieux en Sud Touraine. Changement climatique : ? comment Le bilan carbone recense les émissions de gaz à effet de serre produites à l’intérieur d’un territoire ou d’une organisation. Contrairement à l’empreinte carbone, il n’inclut pas les émissions liées à la fabrication des biens que nous importons. Le bilan reflète nos émissions locales, mais pas l’impact global de notre consommation. Les gaz à effet de serre (GES) sont les gaz responsables du réchauffement climatique. L’équivalent CO₂ permet de mettre tous ces gaz sur une même échelle, en comparant leur effet avec celui du dioxyde de carbone. Les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 25,5 % en Sud Touraine. engagés 6 Loches Sud Touraine porte, soutient et accompagne une multitude de projets. La preuve par l’exemple.
Des actions & des résultats En Sud Touraine, des citoyens, des entreprises, des agriculteurs font des choix qui génèrent peu d’impact sur le climat. Zoom ! 10 ans dans une maison en paille L’expérience de Caroline Guilhot, propriétaire d’une maison en paille à Beaulieu-lèsLoches « J’ai fait le choix il y a dix ans de construire ma maison en paille, bois et terre. Le bois a stocké du carbone pendant sa croissance, la paille est un déchet agricole valorisé, la terre régule l’humidité : ce sont des matériaux à impact minimal, disponibles localement. Pour 110 m², je consomme seulement deux stères de bois par an. Une heure de feu le soir suffit à chauffer toute la maison. Au-delà des chiffres, j’apprécie surtout le confort acoustique de la maison, sa chaleur douce et son hygrométrie stable. » Du lait moins énergivore L’expérience de la laiterie de Verneuil, avec Aurélie Bahon, sa directrice « Dans l’usine, nous avons lancé depuis plusieurs années une série d’actions de sobriété : calorifugeage des réseaux, récupération de chaleur, optimisation du nettoyage… Résultat : près de 6 % d’énergie économisée par litre de lait. Ce sont des gains concrets qui réduisent immédiatement nos charges et nous rendent moins dépendants des hausses de prix de l’énergie. La sobriété n’est pas qu’un geste environnemental : c’est un facteur clé de résilience. Avec la flambée des coûts de l’énergie, chaque point gagné sécurise la coopérative face aux fluctuations du marché du lait et aux négociations avec les distributeurs. » Des arbres dans les champs L’expérience de Bernard Limouzin, agriculteur à Abilly « J’ai planté des arbres sur 43 hectares de parcelles agricoles. Au-delà de la biodiversité et de la protection de l’eau, les arbres jouent un rôle clé dans la séquestration du carbone . L’ombre qu’ils créent est également bénéfique pour le sol et les cultures, en limitant le stress hydrique lors des fortes chaleurs. En parallèle, j’ai lancé un projet de parc agrivoltaïque. L’agroforesterie et l’agrivoltaïsme partagent une logique similaire : produire sur un même espace tout en générant des bénéfices croisés, l’ombre améliorant le confort thermique des cultures et du bétail. Je pense même que les panneaux solaires peuvent coexister avec des arbres bas et des haies à vocation fourragère, implantées en terres séchantes et destinées à compléter le pâturage en fin d’été. » Retrouvez l’évaluation de notre Plan Climat ici : https://urls.fr/FMYP3R De la vache au kilowatt L’expérience de Jérôme Maurice, éleveur à Neuilly-le-Brignon « On a installé des trackers photovoltaïques qui assurent aujourd’hui 20 à 30 % de la consommation annuelle d’électricité de notre fromagerie. On s’est aussi équipé de deux chaudières à plaquettes de bois déchiqueté. La méthanisation complète le dispositif : une première unité produit de l’électricité depuis 2019, une deuxième, en cours de mise en service, injectera directement du gaz vert dans le réseau. Les deux fonctionnent avec les effluents d’élevage et les intercultures. Le digestat retourne sur nos terres et remplace une partie des engrais chimiques, on économise jusqu’à 100 tonnes d’engrais chaque année. 20 % du gaz produit couvriront les besoins de la ville de Descartes, le reste sera acheminé vers Dangé-Saint-Romain et Châtellerault. » « Localement, le trafic automobile et le chauffage au bois sont les principales sources de pollution, l’agriculture y contribue aussi via les épandages au printemps. Mais depuis une quinzaine d’années, la qualité de l’air s’est nettement améliorée : les concentrations de dioxyde d’azote et de particules fines ont quasiment été divisées par deux, grâce à la modernisation du parc automobile et au renouvellement des appareils de chauffage au bois. Cette modernisation devra se poursuivre dans les prochaines années, car à l’horizon 2030, les seuils réglementaires seront divisés par deux, exigeant une vigilance accrue. Dans l’agriculture, des études sont en cours pour mieux évaluer et réduire les émissions liées aux pratiques d’épandage. » www.ligair.fr Et la qualité de l’air dans tout ça ? Le regard de Patrice Colin, directeur de Lig’Air, association de surveillance de la qualité de l'air en région Centre-Val de Loire La séquestration carbone, c’est le stockage durable du carbone hors de l’atmosphère. Le carbone est stocké hors de l’atmosphère grâce à la photosynthèse qui capture le CO₂ dans les plantes, arbres et prairies et grâce au sol, qui retient le carbone via la matière organique et des pratiques agricoles ou forestières durables. engagés 7 en commun • automne 2025
Pour les jeunes, c és solutions locales J’ai trouvé un boulot, mais où vais-je habiter ? Voilà la question que se posent de nombreux jeunes quand ils arrivent en Sud Touraine pour y travailler. C’est le cas de Dramane, 22 ans, embauché en CDI depuis cet été. Venu de Tours, il a été, comme d’autres, confronté au manque de logements locatifs disponibles en Sud Touraine. Par chance, son employeur exerce à Loches, ce qui agrandit le champ des possibles et restreint les contraintes en termes de transports. Résidences habitat jeunes : bien plus que des logements Les patrons de Dramane se sont tournés vers le Centre Intercommunal d’Action Sociale (CIAS) qui gère à Loches deux Résidences Habitat Jeunes de 18 studios meublés et agréées Foyer Jeunes Travailleurs. Après avoir déposé son dossier le 2 août dernier, Dramane a emménagé dès la fin du mois. « Tout est nickel », se réjouit aujourd’hui le jeune homme, pas mécontent d’avoir quitté la ville pour rejoindre « la campagne ». Mi-septembre, Dramane a « évidemment » participé à la première soirée de l’année organisée par le CIAS pour accompagner les jeunes résidents. Au-delà d’un logement proposé à ces jeunes actifs (CDD, CDI, contrat de professionnalisation, stages…), c’est tout un accompagnement qui est mis à leur disposition. Assistante sociale au CIAS, Laurence Bramard suit les résidents, selon leurs besoins, dans leurs démarches administratives et pour leur quotidien. « Nous sommes attentifs à chacun des jeunes et leur proposons des temps d’animation collectifs pour fédérer le groupe, échanger ou les informer sur différentes thématiques liées à la jeunesse. Le but est de développer leur autonomie, je fais donc avec eux et non à leur place », résume-t-elle. Ces Résidences Habitat Jeunes sont en effet destinées à n’être qu’une « passerelle » vers des solutions d’habitation plus pérennes, en logement social ou vers des bailleurs privés. Un toit, mais pas que : « le logement est à l’intersection de plusieurs problématiques ayant trait aux ressources, à l’insertion professionnelle et sociale… Tout le travail des structures qui œuvrent sur cette problématique est d’éviter les ruptures de parcours résidentiel des jeunes », explique Caroline Joveneaux, directrice de l’association tourangelle Jeunesse et Habitat. Proposant elle aussi un accompagnement à plusieurs dimensions, elle est présente une fois par mois dans les locaux de la Mission Locale de Beaulieu-lès-Loches. Des solutions en proximité Les uns chez les autres, les uns avec les autres : aucun acteur du logement n’a seul les clés pour pallier « les besoins non couverts » de logements dans le Sud Touraine. « Cela étant, le Lochois possède un atout que n’ont pas forcément tous les territoires : les acteurs se connaissent et ont la volonté de travailler ensemble ». L’association Jeunesse et Habitat use de cette méthode : grâce à son enracinement de longue date sur le terrain et sa connaissance du tissu local, elle est en capacité d’orienter et de proposer des solutions de proximité aux jeunes qui viennent la solliciter. « Mais attention, nous ne sommes pas une agence immobilière », tient à préciser Caroline Joveneaux. CIAS Loches Sud-Touraine www.lochessudtouraine.com/CIAS 02 47 59 23 30 Association Jeunesse et Habitat www.asso-jeunesse-habitat.org 02 47 60 51 51 Le Lochois possède un atout que n’ont pas forcément tous les territoires : les acteurs du logement se connaissent et ont la volonté de travailler ensemble. Pas facile pour les jeunes actifs de trouver un logement. Pourtant, en Sud Touraine, la Communauté de Communes, mais aussi des acteurs publics, privés et associatifs se mobilisent pour proposer des solutions sur le territoire. On fait le tour des proprios ! des pour se loger Mustapha Qannouf apprécie son studio de la Résidence Habitat Jeunes à Loches. Des temps conviviaux sont régulièrement organisés au sein de la Résidence Habitat Jeunes à Loches, comme ici, un verre partagé un vendredi soir. agir ensemble 8 Citoyens, mairies, associations, partenaires : tous moteurs du Sud Touraine !
La bonne idée du menuisier Je n’arrive pas à loger les jeunes qui viennent bosser chez moi ? Alors je vais leur construire des logements ! C’est un peu le raisonnement qu’a eu Willy Ribreau, patron des établissements du même nom, à Montrésor. À la tête d’une importante entreprise de menuiserie, il s’est longtemps heurté à la difficulté d’embaucher des apprentis. En cause : l’impossibilité de trouver un logement adapté dans le village. « Il y a bien un appartement de 65 m2, mais il est trop grand pour les jeunes », explique Willy Ribreau, qui emploie des jeunes en apprentissage dès l’âge de 14-15 ans. Voyant qu’un local acquis par la mairie était inhabité, cet entrepreneur a alors décidé de le racheter et de le transformer en logements. Les travaux commenceront en janvier prochain, et il y aura du boulot : sans résident depuis 20 ans, le logement est pour ainsi dire « dans son jus », en témoigne une antique cuve à fuel. Willy Ribreau prévoit 300 000 € de travaux pour refaire quatre logements indépendants et un espace commun au rez-de-chaussée. Un excellent projet présentant à la fois l’intérêt de réhabiliter le bâti ancien du centre-bourg et de proposer des solutions de logement adaptées aux jeunes travailleurs du coin. Chez moi, chez vous Chez elle, ce n’est pas l’auberge espagnole, mais presque : à 68 ans, Frédérique Lacaze partage à Loches sa « grande maison » avec un ou deux co-locataires. Sa plus ancienne « coloc’ » a posé ses valises il y a plus de 5 ans. « Elle devait rester 15 jours, puis un mois, puis deux… Et elle est toujours là ! Elle a cherché d’autres logements mais elle m’a dit : “Frédérique, je ne serais jamais mieux que chez toi !” » Madame Lacaze a commencé à louer une partie de sa maison il y a une quinzaine d’années. L’expérience fut si concluante qu’elle a décidé de prolonger l’aventure. Au quotidien, « c’est chacun chez soi même s’il y a des parties communes, mais aucune obligation de prendre les repas ensemble, détaille-t-elle. Moi, j'apprécie le changement et les jeunes. Après, il faut bien aimer parler et accepter de ne pas avoir une maison totalement nickel. Mais pendant le Covid, ça m’a bien aidée : c’était quand même plus rigolo d’être en coloc’ que toute seule ! » Louant à des « prix non prohibitifs », Frédérique Lacaze s’assure également un complément de revenus. « Si je conseille à d’autres de le faire ? Chacun est libre, mais je sais qu’à Loches il y a beaucoup de grandes maisons avec des gens seuls et qui s’ennuient. » À bon entendeur… La commune s’organise Un besoin, une solution : alors qu’elle recevait nombre de demandes de parents qui cherchaient des logements pour leurs enfants, la commune de Manthelan a su saisir une opportunité. En 2022, elle rachetait un terrain abritant un ancien corps de ferme qu’elle transformait en Centre d’Hébergement des Apprentis du Territoire (CHAT). L’acronyme, amusant, a aidé à la réputation du lieu, qui se compose de sept studettes équipées de 12 à 19 m2, d’un espace de vie commun pour se faire à manger et d’un dernier logement plus spacieux avec une kitchenette pour des séjours de courte durée (baux mobilité). Après une première d’année d’exploitation où 75 % des logements avaient trouvé preneur, le taux d’occupation est désormais de 100 %. De quoi avoir envie d’ouvrir un nouveau centre pour les apprentis ? « On nous demande un CHAT 2, s’amuse Marie-Ève Millon, première adjointe de la commune, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. » Il est vrai qu’avec son CHAT, Manthelan n’a pas donné sa part au chien. Loches Sud Touraine recense 18 studios gérés par le CIAS et une soixantaine de logements gérés par les communes du territoire comme à Reignac-sur-Indre et à Descartes. Vous êtes jeunes, vous êtes en recherche d'un logement temporaire ? Pensez à appeler les mairies ! en commun • automne 2025 9 agir ensemble Montrésor Loches Manthelan
le coin de nos partenaires On n’est peut-être pas sérieux quand on a 17 ans, mais on est aussi très pudique à ces âges où les passions et les tourments s’entrechoquent. Alors parler de sexualité… Et puis quoi encore ? Dans les Centres de Santé Sexuelle (CSS) de Loches et de Descartes, on peut pourtant évoquer en toute liberté tout ce qui a trait au corps et au cœur. « Ici rien n’est tabou, et ça reste entre nous », promet d’ailleurs le slogan de ces structures gérées par le Département d’Indre-et-Loire en lien avec d’autres acteurs, comme le Centre hospitalier de Loches. Anonyme et gratuit Dès l’adolescence, un jeune peut, s’il le souhaite, se rendre dans un Centre de Santé Sexuelle, avec ou sans l’accord des parents. Mais pour quoi faire exactement ? Pour parler des questionnements liés à sa vie relationnelle, affective et sexuelle. Pour un suivi gynécologique. Pour se faire dépister. Pour avoir accès à la contraception ou pour réaliser une IVG. Les équipes des Centres de Santé Sexuelle, dont l’origine remonte à 1972, sont là pour écouter, orienter, prescrire et soigner. À la différence de l’association du Planning Familial, les CSS « font de la consultation médicale », souligne la docteure Nathalie Jan, du CSS de Loches, lequel est également composé de deux sages-femmes (Aurore Kiffer et Thiphaine Coiffard) et de Sévérine Forêt-Lechat, conseillère conjugale et familiale. Au Centre de Santé Sexuelle de Descartes, Delphine Gilbert, sage-femme, Marie Boutin, infirmière, et Séverine Forêt-Lechat assurent, comme à Loches, l’accueil et les consultations. Ces deux équipes sont aidées par deux secrétaires médicales ayant la charge de prendre les premiers appels et de recevoir les jeunes patients et patientes afin d’organiser les rendez-vous. Écouter et prévenir Si ces jeunes ont principalement pour sujets la puberté, la contraception, le désir de grossesse, les IST ou l’IVG, l’équipe du CSS voit également apparaître des problématiques en lien avec le visionnage de contenus pornographiques, aux lourdes conséquences psychiques et sociales pour les jeunes publics notamment. Ces derniers sont d’ailleurs particulièrement « choyés » par les équipes des CSS, qui interviennent aussi en collèges et en lycées pour parler des relations amoureuses, affectives et sexuelles. Cela se passe souvent lors de la pause méridienne ou durant les cours, par petits groupes, et en compagnie d’infirmières scolaires ou d’enseignants formés à ce type d’animation. L’essentiel est alors de faire émerger des questionnements et d’y répondre sans pesanteur : ce travail de prévention en milieu scolaire est un espace de parole qui permet également aux jeunes d’identifier les lieux ressources proches d’eux. Par le biais de ces animations et des consultations, les CSS permettent d’ouvrir le dialogue et parfois de faire émerger des problématiques plus lourdes, telles que les violences (psychologiques, verbales, sexuelles, économiques…) « En général, on ne vient pas nous voir pour parler explicitement de violences, mais ces choses peuvent émerger au fil des entretiens, les périodes de grossesse étant propices à ces révélations. Sauf extrême danger, notre rôle est alors d’orienter les personnes vers des structures adaptées, en respectant leur temporalité. » En toute confiance, et en toute bienveillance. Le CSS est un dispositif d’informations et de consultations ouvert à tout public. Il est conçu tout particulièrement pour les mineurs, les adultes sans couverture sociale et/ ou assurance complémentaire, les couples, personnes seules ou familles vivant une situation difficile. Centre de santé sexuelle de Loches 1, rue du docteur Martinais Tel. 02 47 91 31 24 Secrétariat ouvert tous les jours de 9h à 12h30 et de 13h à 17h Centre de santé sexuelle de Descartes 6, rue des Champs Marteaux Tel. 02 47 59 87 13 Secrétariat téléphonique tous les jours de 9h à 12h30 et de 13h30 à 17h Difficultés de couple, questions liées à la sexualité, accès aux moyens de contraception… À Loches et à Descartes, deux Centres de Santé Sexuelle (CSS) permettent d’écouter et d’accompagner spécifiquement ces problématiques rencontrées par les jeunes publics. Avec deux règles d’or : bienveillance et discrétion. Les équipes du Centre de Santé Sexuelle, celle de Loches (en haut) et celle de Descartes (en bas), interviennent régulièrement dans les collèges et lycées du Sud Touraine. agir ensemble 10 Citoyens, mairies, associations, partenaires : tous moteurs du Sud Touraine !
portrait d´acteurs Souleymane Yacouba Mamane met les pieds dans le lisier et le bras dans le cul des vaches. C’est son job, celui qu’il pratique depuis trois ans au sein du cabinet vétérinaire de Ligueil. Il fait « 80 % de rural », passant les quatre cinquièmes de son temps dans les fermes du coin, où on aime le voir arriver, mais le moins souvent possible : pour un éleveur, faire déplacer un vétérinaire n’est pas gratuit. Alors les agriculteurs ne décrochent leur téléphone que pour des situations d’urgence : parce qu’un jeune veau souffre de diarrhées, qu’une vache ne rumine plus ou qu’elle ne peut plus se lever… Son expertise et rien d’autre Sur le terrain, Souleymane ne dispose que de ses mains, d’un thermomètre et d’un stéthoscope pour poser son diagnostic. Il ausculte et agit immédiatement : une dose d'antibio, une mixture à faire ingérer pour faciliter la digestion… Rapide et efficace. Pendant ses tournées, on ne cueille pas des primevères en forêt. « Je vais vite, il faut me suivre », enjoint-il. Après une visite dans une première exploitation, il part, trente kilomètres plus loin, en lisière de Vienne, écorner deux vaches puis euthanasier une bête en mauvaise posture. « Peut-être qu’elle a avalé un morceau de canette jetée par un automobiliste quand elle était au pré », suppose sa propriétaire. Il n’y aura pas le temps pour le vérifier par une autopsie ; Souleymane injecte déjà la dose létale. Il déteste ça, préférant d’ailleurs dire qu’il « abrège les souffrances » de l’animal. « Là où il y a de la vie, il y a la mort », philosophe l’éleveuse pour masquer sa tristesse et son dépit. Apprivoiser les regards Pour les éleveurs, une vache ou une chèvre est un être vivant, mais aussi une source de revenus. On ne blague pas avec ça, ce qui n’empêche pas le praticien de délivrer, quand c’est possible, un peu de légèreté. « Souleymane ? Il est toujours de bonne humeur », confirme un éleveur. En France, le soignant a appris à apprivoiser les regards surpris de voir sortir de son utilitaire un vétérinaire africain. Souleymane est en effet né et a grandi au Niger, « dans un village », assure-t-il initialement. Ce « village » est en fait la deuxième ville du pays, Zinder, 300 000 habitants. Là-bas, sa famille possédait une ferme, son papa était vétérinaire. Les chiens ne font pas des chats ? « Franchement, je ne voulais pas faire comme mon père, répond l’intéressé. Avec mes copains, on voulait plutôt entrer dans l’armée ». « Ma vie, elle est ici » Souleymane a sûrement fait le bon choix. S’il ne s'imaginait pas, gamin au Niger, « soigner des vaches dans le Lochois », il s’est plu à Ligueil, après avoir exercé en Corrèze. « Ma vie, elle est ici », témoigne-t-il, même si cette vielà n’est pas de tout repos. Les kilomètres à avaler, les gardes le week-end, les réveils en pleine nuit pour un vêlage difficile… Avant d’enchaîner sur des journées denses, où Souleymane va s’occuper, aussi, de la santé des chiens et des chats au sein du cabinet où exercent deux autres vétérinaires, Mia Goedertier et Pierre Petit. « Il y a du travail, mais Souleymane apporte beaucoup d’enthousiasme », explique ce dernier. Pas besoin de nous le préciser : on avait déjà fait ce diagnostic. Depuis près de 3 ans, Souleymane Yacouba Mamane arpente le Sud Touraine pour soigner bovins et ovins. Un service essentiel en ruralité, que ce Franco-Nigérien exerce au sein du cabinet vétérinaire de Ligueil. En mêlant rigueur, empathie et joie de vivre. La vie de Souleymane 11 en commun • automne 2025 agir ensemble
Cette fois-ci, on y est : le futur Regroupement Pédagogique Intercommunal (RPI) unique des 11 communes du Montrésorois prend peu à peu forme. Cette fusion des trois RPI du territoire en un seul s’accompagnera également de l’arrivée de tous les CM2 sur le site du collège de Montrésor d’ici la rentrée 2026. Ce RPI « dispersé » respecte le maillage du territoire en laissant les écoles en place, une manière aussi de s’épargner la construction de nouveaux bâtiments. « Tous les partenaires, parents, élus et enseignants, ont voté pour », souligne Éric Moreau, maire de Nouans-les-Fontaines et président de Terrecole, un projet qui s’attache depuis 2023 à renouveler le parcours des enfants du Montrésorois depuis leurs 1 000 premiers jours jusqu’à leur sortie du collège. Faciliter le quotidien des familles « Dans un premier temps, il s’agit de faciliter le quotidien des familles en les rapprochant de leur école : par exemple, un enfant de Beaumont proche d'Orbigny doit pouvoir être scolarisé au plus près de son domicile », précise Jacky Charbonnier, maire d’Orbigny. Cette libération des contraintes administratives fait actuellement l’objet d’une réflexion menée entre la région Centre-Val de Loire, compétente en matière de transport scolaire, et les élus. À charge pour l’Éducation nationale d’évaluer le possible déplacement d’enseignants d’une école à l’autre pour rendre cette organisation cohérente. Cette décision se veut également une réponse à la diminution des effectifs scolaires : trois RPI constituent une source de déséquilibre en cas de fermeture d’une classe là ou un RPI unique en sera à l’abri, même en perdant quelques élèves. Travail d’équipe L’autre argument jouant en faveur de ce RPI unique porte sur le travail d’équipe facilité par le regroupement d’une classe d’âge. Terrecole rend déjà possible cette cointervention via l’implantation d’une classe de CM2 dans les locaux du collège. « Les professeurs du collège ont des échanges réguliers avec ces élèves s’habituant plus rapidement au rythme de leur future 6e », commente Christophe Herlory, directeur de Terrecole. Le Projet Éducatif de Territoire porté par Loches Sud Touraine et le Territoire Éducatif Rural porté par l'Éducation nationale ont continuellement irrigué ce projet. « C’est un chantier dantesque, mais depuis deux ans, grâce à Terrecole, les élus ont l’habitude de trouver des solutions ensemble... », conclut Éric Moreau. Le Montrésorois joue collectif pour ses écoles mairies en tandem Citoyens, mairies, associations, partenaires : tous moteurs du Sud Touraine ! Céline Bibard, directrice de l’école d’Orbigny « Le principal avantage pour les enseignants ? Ne plus être seuls. Jusqu’à la mise en place de Terrecole, j’avais très peu de contacts avec mes collègues. Ce RPI unique va nous permettre d’accentuer les échanges engagés depuis deux ans sur des projets communs, les innovations pédagogiques et, plus largement, de nous ouvrir sur l’extérieur. » Henri Camus, directeur de l’école de Montrésor « Le RPI unique va acter ce qui a été engagé depuis la création de Terrecole : davantage de liens entre les écoles permettant d’harmoniser les compétences pédagogiques sur le territoire... Il existe une vraie volonté de bâtir quelque chose de cohérent au service des élèves et des familles. C’est très stimulant intellectuellement. » De la petite section jusqu’au CM2, les 310 enfants scolarisés sur le Montrésorois vivront une petite révolution lors de la rentrée 2026 avec la création d’un Regroupement Pédagogique Intercommunal unique. en disent ! Ce qu’ils Les maires des communes du Montrésorois prennent la pose devant le collège de Montrésor. L'établissement accueillera, à la rentrée 2026, tous les élèves de CM2 des 3 anciens RPI. agir ensemble 12
assos en force Se rendre à Ferrière-sur-Beaulieu au centre Baloo-René Guillier, plus connu comme le Puits Bertin, c’est pénétrer dans l’univers des « éclés » : les éclaireuses et éclaireurs de France, plus ancien mouvement de scoutisme de France créé en 1911 sur l’inspiration du mouvement créé par Sir Robert Baden-Powell. « Il s’agit d’une association laïque et apolitique prônant la liberté de conscience pour chaque citoyen, sans distinction d’origine ou de croyance », tient à préciser Philippe Guilbert, l’un des responsables du comité de gestion et d’animation du centre du sud-lochois. 3 000 heures de bénévolat Enthousiaste à l’idée de présenter un mouvement « en plein renouveau », celui-ci annonce le soutien de 20 à 25 adultes bénévoles, soit « 3 000 heures de bénévolat annuel », pour assurer l’entretien de deux anciennes fermes et deux hectares de terrain enherbé et boisé. Un site idéal qui donne aux enfants l’espace pour vivre leur aventure de scoutisme en plein air. Acquis par l’association en 1966, le centre accueille des enfants et adolescents (Lutins de 6 à 7 ans, Louveteaux de 8 à 11 ans et Éclaireurs de 12 à 15 ans), sans oublier les Aînés (jeunes adultes de 16 à 18 ans) ravis de camper en pleine nature sous la férule de titulaires de brevets d’animation (BAFA-BAFD). Le centre accueille aussi ponctuellement d’autres composantes du scoutisme français, mais celui-ci reste majoritairement occupé par les éclés, qu’ils soient tourangeaux ou en provenance d’autres régions de France. « École de démocratie » « Les éclés sont une école de démocratie basée sur la coéducation, le respect d’autrui et de l’environnement. » La connaissance de la nature et la vie en plein air font partie de l’ADN de l’association. Un chantier de boisement notamment conduit avec l’Office National des Forêts a ainsi permis aux jeunes de planter plus de 500 arbres et arbustes adaptés au changement climatique. On les invite aussi à explorer les environs en petits groupes pendant trois jours en solo sur la base d’une lettre de cadrage. L’apprentissage de l’autonomie reste une valeur fondamentale, qui passe aussi par l’acquisition de nombreux savoir-faire : construction de cabanes, de foyers, ateliers de cuisine, etc. La présence de chaque groupe de scouts pendant 21 à 25 jours présente aussi un intérêt palpable pour l’économie lochoise. Les recettes, justement ? « Elles proviennent de la location du site, y compris à d’autres associations locales. Il est rare de rencontrer quelqu’un du Lochois qui ne l’a pas encore fait... Il arrive que nous touchions une subvention de la Fédération pour le développement de la vie associative. Mais il s’agit de l’une des rares aides financières que nous acceptons pour boucler notre budget s’élevant à 50 000 € », conclut Philippe Guibert. centrelepuits-bertin.eedf.fr eedfpuitsbertin Tél. : 06 80 41 58 72 Le centre des éclaireuses et éclaireurs de France, le Puits Bertin à Ferrière-sur-Beaulieu, est une institution en Touraine. Un mouvement laïc inscrit dans l’éducation populaire et ancré dans son territoire. chez les Bienvenue 13 agir ensemble en commun • automne 2025
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