Des actions & des résultats En Sud Touraine, des citoyens, des entreprises, des agriculteurs font des choix qui génèrent peu d’impact sur le climat. Zoom ! 10 ans dans une maison en paille L’expérience de Caroline Guilhot, propriétaire d’une maison en paille à Beaulieu-lèsLoches « J’ai fait le choix il y a dix ans de construire ma maison en paille, bois et terre. Le bois a stocké du carbone pendant sa croissance, la paille est un déchet agricole valorisé, la terre régule l’humidité : ce sont des matériaux à impact minimal, disponibles localement. Pour 110 m², je consomme seulement deux stères de bois par an. Une heure de feu le soir suffit à chauffer toute la maison. Au-delà des chiffres, j’apprécie surtout le confort acoustique de la maison, sa chaleur douce et son hygrométrie stable. » Du lait moins énergivore L’expérience de la laiterie de Verneuil, avec Aurélie Bahon, sa directrice « Dans l’usine, nous avons lancé depuis plusieurs années une série d’actions de sobriété : calorifugeage des réseaux, récupération de chaleur, optimisation du nettoyage… Résultat : près de 6 % d’énergie économisée par litre de lait. Ce sont des gains concrets qui réduisent immédiatement nos charges et nous rendent moins dépendants des hausses de prix de l’énergie. La sobriété n’est pas qu’un geste environnemental : c’est un facteur clé de résilience. Avec la flambée des coûts de l’énergie, chaque point gagné sécurise la coopérative face aux fluctuations du marché du lait et aux négociations avec les distributeurs. » Des arbres dans les champs L’expérience de Bernard Limouzin, agriculteur à Abilly « J’ai planté des arbres sur 43 hectares de parcelles agricoles. Au-delà de la biodiversité et de la protection de l’eau, les arbres jouent un rôle clé dans la séquestration du carbone . L’ombre qu’ils créent est également bénéfique pour le sol et les cultures, en limitant le stress hydrique lors des fortes chaleurs. En parallèle, j’ai lancé un projet de parc agrivoltaïque. L’agroforesterie et l’agrivoltaïsme partagent une logique similaire : produire sur un même espace tout en générant des bénéfices croisés, l’ombre améliorant le confort thermique des cultures et du bétail. Je pense même que les panneaux solaires peuvent coexister avec des arbres bas et des haies à vocation fourragère, implantées en terres séchantes et destinées à compléter le pâturage en fin d’été. » Retrouvez l’évaluation de notre Plan Climat ici : https://urls.fr/FMYP3R De la vache au kilowatt L’expérience de Jérôme Maurice, éleveur à Neuilly-le-Brignon « On a installé des trackers photovoltaïques qui assurent aujourd’hui 20 à 30 % de la consommation annuelle d’électricité de notre fromagerie. On s’est aussi équipé de deux chaudières à plaquettes de bois déchiqueté. La méthanisation complète le dispositif : une première unité produit de l’électricité depuis 2019, une deuxième, en cours de mise en service, injectera directement du gaz vert dans le réseau. Les deux fonctionnent avec les effluents d’élevage et les intercultures. Le digestat retourne sur nos terres et remplace une partie des engrais chimiques, on économise jusqu’à 100 tonnes d’engrais chaque année. 20 % du gaz produit couvriront les besoins de la ville de Descartes, le reste sera acheminé vers Dangé-Saint-Romain et Châtellerault. » « Localement, le trafic automobile et le chauffage au bois sont les principales sources de pollution, l’agriculture y contribue aussi via les épandages au printemps. Mais depuis une quinzaine d’années, la qualité de l’air s’est nettement améliorée : les concentrations de dioxyde d’azote et de particules fines ont quasiment été divisées par deux, grâce à la modernisation du parc automobile et au renouvellement des appareils de chauffage au bois. Cette modernisation devra se poursuivre dans les prochaines années, car à l’horizon 2030, les seuils réglementaires seront divisés par deux, exigeant une vigilance accrue. Dans l’agriculture, des études sont en cours pour mieux évaluer et réduire les émissions liées aux pratiques d’épandage. » www.ligair.fr Et la qualité de l’air dans tout ça ? Le regard de Patrice Colin, directeur de Lig’Air, association de surveillance de la qualité de l'air en région Centre-Val de Loire La séquestration carbone, c’est le stockage durable du carbone hors de l’atmosphère. Le carbone est stocké hors de l’atmosphère grâce à la photosynthèse qui capture le CO₂ dans les plantes, arbres et prairies et grâce au sol, qui retient le carbone via la matière organique et des pratiques agricoles ou forestières durables. engagés 7 en commun • automne 2025
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