La bonne idée du menuisier Je n’arrive pas à loger les jeunes qui viennent bosser chez moi ? Alors je vais leur construire des logements ! C’est un peu le raisonnement qu’a eu Willy Ribreau, patron des établissements du même nom, à Montrésor. À la tête d’une importante entreprise de menuiserie, il s’est longtemps heurté à la difficulté d’embaucher des apprentis. En cause : l’impossibilité de trouver un logement adapté dans le village. « Il y a bien un appartement de 65 m2, mais il est trop grand pour les jeunes », explique Willy Ribreau, qui emploie des jeunes en apprentissage dès l’âge de 14-15 ans. Voyant qu’un local acquis par la mairie était inhabité, cet entrepreneur a alors décidé de le racheter et de le transformer en logements. Les travaux commenceront en janvier prochain, et il y aura du boulot : sans résident depuis 20 ans, le logement est pour ainsi dire « dans son jus », en témoigne une antique cuve à fuel. Willy Ribreau prévoit 300 000 € de travaux pour refaire quatre logements indépendants et un espace commun au rez-de-chaussée. Un excellent projet présentant à la fois l’intérêt de réhabiliter le bâti ancien du centre-bourg et de proposer des solutions de logement adaptées aux jeunes travailleurs du coin. Chez moi, chez vous Chez elle, ce n’est pas l’auberge espagnole, mais presque : à 68 ans, Frédérique Lacaze partage à Loches sa « grande maison » avec un ou deux co-locataires. Sa plus ancienne « coloc’ » a posé ses valises il y a plus de 5 ans. « Elle devait rester 15 jours, puis un mois, puis deux… Et elle est toujours là ! Elle a cherché d’autres logements mais elle m’a dit : “Frédérique, je ne serais jamais mieux que chez toi !” » Madame Lacaze a commencé à louer une partie de sa maison il y a une quinzaine d’années. L’expérience fut si concluante qu’elle a décidé de prolonger l’aventure. Au quotidien, « c’est chacun chez soi même s’il y a des parties communes, mais aucune obligation de prendre les repas ensemble, détaille-t-elle. Moi, j'apprécie le changement et les jeunes. Après, il faut bien aimer parler et accepter de ne pas avoir une maison totalement nickel. Mais pendant le Covid, ça m’a bien aidée : c’était quand même plus rigolo d’être en coloc’ que toute seule ! » Louant à des « prix non prohibitifs », Frédérique Lacaze s’assure également un complément de revenus. « Si je conseille à d’autres de le faire ? Chacun est libre, mais je sais qu’à Loches il y a beaucoup de grandes maisons avec des gens seuls et qui s’ennuient. » À bon entendeur… La commune s’organise Un besoin, une solution : alors qu’elle recevait nombre de demandes de parents qui cherchaient des logements pour leurs enfants, la commune de Manthelan a su saisir une opportunité. En 2022, elle rachetait un terrain abritant un ancien corps de ferme qu’elle transformait en Centre d’Hébergement des Apprentis du Territoire (CHAT). L’acronyme, amusant, a aidé à la réputation du lieu, qui se compose de sept studettes équipées de 12 à 19 m2, d’un espace de vie commun pour se faire à manger et d’un dernier logement plus spacieux avec une kitchenette pour des séjours de courte durée (baux mobilité). Après une première d’année d’exploitation où 75 % des logements avaient trouvé preneur, le taux d’occupation est désormais de 100 %. De quoi avoir envie d’ouvrir un nouveau centre pour les apprentis ? « On nous demande un CHAT 2, s’amuse Marie-Ève Millon, première adjointe de la commune, mais pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour. » Il est vrai qu’avec son CHAT, Manthelan n’a pas donné sa part au chien. Loches Sud Touraine recense 18 studios gérés par le CIAS et une soixantaine de logements gérés par les communes du territoire comme à Reignac-sur-Indre et à Descartes. Vous êtes jeunes, vous êtes en recherche d'un logement temporaire ? Pensez à appeler les mairies ! en commun • automne 2025 9 agir ensemble Montrésor Loches Manthelan
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