journal en commun - Été 2022 / N°3

Pour Fabien Tessier, tout s’est joué très jeune : « mes parents n’étaient pas musiciens, un voisin, ancien professeur de musique a décelé que j’avais des prédispositions pour la musique. J’ai intégré dès la primaire la première promotion Francis Poulenc au Conservatoire de Tours et j’y suis resté jusqu’en seconde ». Plus tard, le Tourangeau entame sans conviction une fac de pharmacie pour finalement revenir à ses premières amours en fac de musicologie. À l’issue de ses études, Fabien Tessier est pianiste et assiste, dans les studios parisiens à la naissance de la musique assistée par ordinateur. De Bréhémont à Reignac-sur-Indre « À Paris, j’ai découvert toutes les nouvelles technologies, les nouveaux logiciels. Le tumulte de Paris n’était pas mon cadre préféré et je suis revenu à Tours pour créer une école de musique avec un ami et enseigner la musique en parallèle », explique Fabien Tessier qui avait un petit studio d’enregistrement au sein de son école. « On enregistrait des comédiens, des publicités, on créait de la musique libre de droits, mais je ne m’y retrouvais pas, j’avais envie de m’orienter davantage vers la production artistique. » Il installe alors chez lui à Bréhémont son premier studio de production de musique, il crée des labels musicaux et enregistre plusieurs albums de musique pop avec un groupe d’amis. Après plusieurs années mouvementées, Fabien Teissier investit dans des granges agricoles à Reignac-sur-Indre et inaugure en avril 2016 son studio Tram 28, une référence au tramway historique de Lisbonne. Un solide carnet d’adresses À Reignac-sur-Indre, Fabien Tessier assure la production musicale aux commandes d’un studio équipé d’un matériel performant, un gîte est réservé aux artistes qui viennent en résidence pour travailler. « Les artistes viennent chez moi chercher de la technologie et un savoir-faire. Comme j’aime enseigner, j’apporte mon coaching quand le besoin se fait sentir ». Fort d’un solide carnet d’adresses, Fabien Tessier accueille de nombreux artistes, dont Fabienne Thibeault qui a choisi d’enregistrer chez lui les chansons de sa comédie musicale. En parallèle, ce professionnel aime accompagner des projets en Sud Touraine. Parrain cette année du tremplin du Solstice de Beaulieu-lès-Loches, il a offert deux jours d’enregistrement aux vainqueurs, il est aussi parrain de l’école de chant de Ciran et n’hésite pas à accueillir les mélomanes locaux pour des conseils bien avisés. « Je vais de la star à l’amateur, je suis dans l’ombre et j’aime ça. C’est la passion et la diversité des projets qui m’animent ». www.tram28studio.com ici les artistes ! Fabien Tessier a déjà eu 1000 vies dans l’univers de la musique. Avec son studio d’enregistrement Tram 28 installé à Reignac-sur-Indre, il fusionne toutes les cordes de son arc : musicien, ingénieur du son, conseiller artistique, coach ou enseignant. Portrait d’un homme de l’ombre qui aime aussi donner de son temps et partager son expérience en Sud Touraine. mémoire commune Propriété récente du Conseil départemental, le nymphée du Grand-Pressigny est un vestige rare, témoin de l’engouement porté par les élites du XVIIe siècle aux grottes à l’italienne. Travaux à prévoir. Prendre la route de Descartes au sortir de la commune du Grand-Pressigny peut réserver des surprises. Une surprise nichée dans un vallon, au cœur d’un bosquet à proximité de la fontaine des Ferrus. C’est là que vers 1610 a été édifié le nymphée qui nous intéresse aujourd’hui. « Mis à la mode par François 1er, sous l’influence italienne, puis par Bernard Palissy, les nymphées sont des grottes pourvues de bassins et de jeux d’eau agrémentant les parcs », précise Renée-Charles Guilbaud, attaché de conservation du patrimoine au Conseil départemental d’Indre-et-Loire. Ce nymphée construit de toute pièce était situé à environ 500 m du château* Renaissance construit vers 1560 par Honorat de Savoie-Villars. Environ six nymphées du XVIIe siècle sont conservés en France. « Celui du Grand-Pressigny, par son authenticité, constitue un très rare témoin des grottes à l’italienne, ajoute-t-il. Le cadastre de 1812 indique d’ailleurs le nom de Tivoli près de ce nymphée, en référence aux célèbres jardins de la villa d’Este. » En l’absence d’archives, l’analyse des éléments de décor, ainsi que le monogramme formé des lettres SV entrelacées indiquent que cette grotte a été édifiée par Henriette de Savoie Villars, fille unique d’Honorat. Par son plan octogonal, ces niches et sa coupole, la salle peut être comparée à celle du nymphée du château de Saint-Germain-en-Laye, résidence favorite de Henri IV. « De gros travaux de consolidation, de restauration et de mise en valeur sont à prévoir, indique Antoine Parcé, architecte du patrimoine au Département. Des grilles ont été posées pour le mettre en sécurité et un parapluie en tôle pour le protéger des intempéries. » Les études vont être lancées prochainement pour un démarrage des travaux de restauration en 2023. *Château en partie détruit vers 1800. Seule la tour Vivonne et sa galerie ont été conservées. Cette dernière présente des collections du musée de la préhistoire. L’homme de l’ombre du Studio Tram 28 Je vais de la star à l’amateur, je suis dans l’ombre et j’aime ça. d u RGLreaepnnedat -iitPs sbari njeoscusei g n y cultures partagées en commun • été 2022 21

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