Racontez-nous votre arrivée en Sud Touraine ? Claire Hartmann : Je suis parisienne et nous sommes arrivés ici avec mon mari et nos enfants parce que nous avions depuis longtemps comme projet de quitter Paris pour avoir une vie plus calme. Nous sommes arrivés complètement par hasard à Descartes. L’ami d’enfance de mon mari vit à Descartes, nous lui avons rendu visite, la ville nous a plu ! Il y avait une maison en vente, nous n’avions pas du tout le projet d’acheter tout de suite, mais la maison correspondait en tous points à nos critères… donc nous nous sommes lancés dans ce projet comme ça, de manière inattendue. Notre ami, qui est tailleur de pierre et maçon, a géré les travaux pendant que nous étions encore à Paris et nous sommes arrivés en 2019. Voilà comment notre vie a commencé en Sud Touraine ! Quentin Hacault : Je suis boulanger-pâtissier depuis 12 ans, je viens de Chartres. Avec ma compagne, nous travaillions dans la grande distribution, nous en avons eu un peu marre et nous nous sommes lancés dans le projet d’avoir notre propre entreprise. Nous avons trouvé la boulangerie à Reignac-sur-Indre qui était à reprendre, nous l’avons visitée ainsi que la région, tout nous a plu, donc nous sommes arrivés en avril 2021. Annabelle Bridon : Je suis arrivée en août 2022. Nous vivions en région parisienne et nous avions le projet de partir depuis longtemps. On n’en pouvait plus de cette vie parisienne et la période du Covid a été le summum. Nous avons eu notre deuxième enfant et mon conjoint a eu une proposition de mutation, il y avait plusieurs choix possibles, dont Loches. Pour la petite histoire, après la naissance de notre premier enfant, c’est à Loches que nous avons passé notre premier week-end en amoureux, nous nous sommes dit que c’était un signe ! Nous sommes donc revenus, cela nous a de nouveau plu donc il a demandé sa mutation ici. J’ai quitté mon CDI dans le secteur de la comptabilité pour lancer ici mon entreprise de secrétaire indépendante. Comment se sont déroulés les tout premiers temps de votre installation ici ? Annabelle : Cela a été très compliqué de trouver un logement à louer… Les agences nous demandaient nos salaires et c’était difficile de savoir. C’est finalement un propriétaire qui a accepté notre dossier, mais sans passer par une agence. À part cette difficulté, lorsque nous sommes arrivés, c’était l’été, nous sommes passés d’un appartement de 58 m² dans lequel nous vivions à quatre, à une maison avec un jardin, c’était merveilleux ! Il y a eu les Médiévales, nous avons rencontré des gens très sympathiques. Dès le premier jour, notre voisin est venu nous accueillir en nous offrant des tomates, on a vraiment trouvé l’accueil très chaleureux et il y a plus de bonne humeur ! Claire : Nous sommes arrivés courant juin 2019 pour que notre fils ainé puisse faire un petit temps dans sa future école, et nous avons très vite sympathisé avec d’autres parents pour se créer un tissu social. Comme l’ami de mon mari vivait ici, nous ne nous sommes pas sentis seuls en arrivant. Nous sommes une famille recomposée et multiculturelle car mon mari est d'origine vietnamienne et nous avons vraiment reçu un bon accueil. On se plait beaucoup ici, et je rejoins Annabelle et Quentin sur le rythme de vie qui est diamétralement opposé à celui que l’on pouvait connaître en plein Paris… Parfois on se sent vraiment en vacances alors que non, il faut se remettre au boulot… Comment vos différentes activités professionnelles se sont-elles mises en place ? Quentin : Les gens sont venus au départ découvrir la boulangerie et aujourd’hui, je suis content, j’ai une clientèle fidèle. Mon objectif c’est de proposer du fait maison, d’être très régulier sur la qualité de ce que je propose et d’offrir des nouveautés. Je travaille aussi avec des gîtes pendant la saison touristique. Annabelle : Pour moi c’est le lancement d’une nouvelle activité. Je suis d’abord rentrée dans le réseau Sud Touraine Entreprises, j’y ai rencontré une consœur qui m’a permis de rencontrer un client important, et aussi un conseiller de Sud Touraine Active* : un article a été rédigé sur le site et les réseaux sociaux de Sud Touraine Active, et 30 minutes après sa parution, je recevais un appel qui a donné lieu à un nouveau contrat… C’est vraiment le bouche-à-oreille qui a fonctionné et en quatre mois mon activité a été complètement lancée ! Il faut souligner que la Communauté de Communes aide les entrepreneurs et c’est très agréable. Claire : Nous avons une entreprise et nous sommes consultants dans l’édition, c’est une activité qui peut être exercée de partout, notre seule contrainte était quand même de ne pas être trop loin de Paris car la plupart de nos clients sont là-bas. Je travaille également avec l’étranger donc le fait de vivre ici n’est pas un problème. Quels sont les avantages ou inconvénients lorsque l’on travaille de chez soi ? Claire : À Paris, mon mari travaillait déjà à la maison, moi j’étais salariée. Lorsque j'ai commencé à collaborer avec lui, nous allions beaucoup chez nos clients. Là évidemment, on va beaucoup moins chez eux et l’organisation de la journée n’est plus du tout la même : nous n’avons pas de transport et beaucoup plus de temps au service de notre entreprise. Il n’y a aucune perte de temps, en plus l’école des enfants est à 200 mètres de la maison… Ce qui change aussi vraiment, c’est que nous avons du temps pour pratiquer d’autres activités, du sport, de la musique, c’est vraiment extraordinaire. Nous avons aussi une pièce dédiée au travail alors qu’avant notre bureau était au milieu du salon. Le cadre de vie est idéal pour être efficace ! En dehors du travail, comment vivez-vous ici et quel regard portez-vous sur la vie sportive, associative, culturelle mais aussi sociale ? Annabelle : Mon petit garçon a besoin de plus de soutien et l’école l’a tout de suite pris en charge. J’ai pu rencontrer très vite la maitresse pour lui expliquer la situation et elle a répondu présente, elle nous a inclus dans les dispositifs qui existent, à Paris nous n’avions pas ça. En Ile-de-France, en maternelle il y avait 30 enfants par classe, ici, ils sont 22. Avec les contraintes de notre enfant, nous avons aussi rencontré beaucoup de soignants. Ici ils prennent le temps de faire un véritable accompagnement. Sinon, je fais partie du Photo Club du Lochois, les gens sont très bienveillants. J’ai aussi sympathisé avec des mamans de l’école… J’ai l’impression de connaitre plus de gens en moins d’un an à Loches qu’en 11 ans à Paris ! Quentin : Pour moi, c’est très carré (rires), ma vie s’articule surtout autour du travail. Je commence à 2 h du matin, je termine à 14 h, ensuite je fais la sieste et après la journée est vite passée. On essaye de profiter un peu le dimanche et le lundi mais pour l’instant c’est difficile de découvrir le territoire, il y a pourtant beaucoup de sites touristiques. Claire : Pour la vie sociale, on s’est tout de suite bien entendus avec des parents de l’école. D’ailleurs on est arrivés dans une école qui avait, non pas une cour de récréation mais une forêt avec des arbres et de la pelouse, quelque chose qui n’existe pas à Paris ! C’est une petite école, ils sont 15 par classe, c’est à côté de la maison. J’ai aussi été, pendant un temps, correspondante pour la Nouvelle République, c’était un bon moyen de découvrir le territoire et rencontrer des gens. Nos enfants font du sport, il y a d’ailleurs beaucoup de choix et c’est vraiment une chance… À Paris, si votre enfant veut faire du foot, il faut se rendre à un stade qui se trouve toujours aux portes de Paris et ça prend minimum 35 minutes de métro… En fait à Paris, tout est compliqué, et là, rien ne l’est. Peut-être que c’est un peu plus difficile pour les services médicaux, il y a beaucoup de demandes et même s’il y a une maison médicale à Descartes, pour les soins comme le dentiste ou l’ophtalmo, c’est compliqué. Annabelle : Je me permets de préciser qu’en 2022 en Val-de-Marne, l’ophtalmo et le dentiste c’était aussi très compliqué… Claire : C’est vrai, en revanche pour l’actualité culturelle on s’y attendait, mais ça nous a fait un choc… Pour être tout à fait sincère, avec des enfants en bas âge à Paris, on n’était pas tous les quatre matins au théâtre, au ciné ou dans les expos… On en profite plus finalement aujourd’hui quand on va à Paris. Donc le culturel, c’est peut-être la chose qui me manque mais on trouve des moyens d’y remédier. Et puis nous recevons beaucoup nos amis, avec les beaux jours, les citadins arrivent ! Pour résumer, quels sont les points forts et les points faibles de vos nouvelles vies ? Annabelle : Moi vraiment, il ne me manque rien ! Parce que c’est plus calme, c’est plus posé, quand je veux sortir, il y a la forêt de Loches qui est toute proche. Je ne regrette vraiment pas notre départ ! Quentin : Pour moi c’est pareil, il y a tout ici, j’ai juste ma famille qui me manque car elle est en Eure-et-Loir, mais c’est mon choix. Claire : Je les rejoins, rien ne me manque, surtout pas le bruit, le monde, la promiscuité, la pollution, le manque d’espaces verts. Nous n’avons aucun regret. C’est positif à tous les niveaux, et nous ne sommes pas très loin de Tours et Poitiers, donc si on a envie de vie citadine, c’est possible. Enfin, nous ne sommes qu’à deux heures de la mer sans embouteillage, et ça, c’est merveilleux quand on arrive de Paris ! *Sud Touraine Active est le service de développement économique de la Communauté de communes Loches Sud Touraine Annabelle Bridon, Claire Hartmann et Quentin Hacault ont quitté des vies citadines pour s’installer en Sud Touraine. Du grand départ jusqu’à leur nouveau mode de vie, ils nous racontent pourquoi et comment ils ont adopté le Sud Touraine ! Il y a tout ici, et c'est plus calme, plus posé. entre générations en commun • été 2023 17
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