« Périssoire : petite embarcation sportive, généralement monoplace, mue à la pagaie double et très en vogue au tournant des XIXe et XXe siècles. » Proche du kayak non ponté, l’objet fut immortalisé en son temps par Gustave Caillebotte sur les bords de l’Yerres en Île-de-France. Et c’est à quelques encâblures de la Creuse, à Yzeures-sur-Creuse exactement, qu’un Normand, installé il y a quelques années en Sud Touraine, lui offre une seconde vie en la faisant ressurgir de ses souvenirs d’adolescent étretatais. Comprenez, d’Étretat. Ville où la périssoire est très appréciée des propriétaires de villas depuis le XIXe siècle pour voguer entre les falaises. Et c’est bien ainsi que l’engouement est né pour Olivier Devriese, aujourd’hui informaticien proche de la retraite. « À cette époque, il y avait au moins une périssoire par villa. Chez nous c’était voile ou périssoire. Une régate est encore organisée chaque 15 août. » Autrefois, pas une seule guinguette française ne se passait de cet instrument ludique. « On trouvait même son plan dans Le journal de Spirou, se souvient-il. Avant qu’elle ne soit délaissée au profit du canot gonflable. » Deux frères à la manœuvre Disparaîtrait-elle ? Non, car un homme avait décidé de braver ce destin fatal. Comme un hommage à ce sentiment de liberté soufflé par cette périssoire fendant les flots normands aux pieds des falaises… Son attirance pour sa légèreté, ses courbes pures et son amour du travail du bois ont décidé du reste. « Je rêvais d’en voir sur l’eau, paisible et reposante. » Il se lance donc en 2021 en compagnie de son frère, ancien architecte naval. « Il fallait corriger son instabilité. Nous avons modélisé sa forme et cherché comment la modifier sans perdre sa signature esthétique. Aujourd’hui, nous avons réussi notre pari, car notre modèle n’a techniquement rien à voir avec l’original. » La « périssoire d’Yzeures » est réalisée en bois d’Okoumé la rendant deux fois plus légère : 22 kg « toute mouillée » pour accueillir un unique navigateur. « Vendue 3 500 € pièce avec sa pagaie en fibres de carbone, elle est stable, étanche et résistante car collée à la résine, sans clous et avec une seule vis. Son faible tirant d’eau est aussi un atout en été. Elle peut passer les générations. » Son rêve : qu’un chantier naval reprenne son travail et la produise… www.labrineraye.fr/perissoire ici les artistes ! on les soutient ! À la fois illustratrice, graphiste, créatrice de couleurs végétales et animatrice d’ateliers, Aurore Livernet a élu domicile à Beaulieu-lès-Loches. Avec son entreprise « Aurore l’Hiver Naît », la jeune femme s’épanouit désormais pleinement en Sud Touraine. Aurore Livernet a choisi dès le départ une voie artistique. Originaire de la Croix-en-Touraine, elle suivait déjà des cours de dessin pendant son enfance avant de se diriger vers un bac option arts plastiques. « J’ai ensuite fait une année de prépa à l’école Brassart et un BTS de communication visuelle à Blois. Puis j’ai fait une licence dans un IUP de design avec une spécialisation sur les couleurs pour devenir coloriste. C’est à ce moment que j’ai découvert les plantes tinctoriales », explique Aurore. Elle poursuit ensuite sa formation à Paris avec un Master de design graphique qu’elle réalise en alternance au sein de l’entreprise Vente Privée. « En 2015, j’ai eu envie de créer mon entreprise d’illustration, je réalisais par exemple des tatouages éphémères d’animaux menacés qui étaient accompagnés d’une fiche descriptive, l’idée était de faire prendre conscience que la faune et la flore étaient en danger », raconte l’illustratrice. Olivier Devriese est un homme heureux ayant eu la bonne idée de jouer les architectes navals amateur à Yzeures-sur-Creuse. Son idée : offrir une deuxième vie à l’embarcation de son enfance : la périssoire. Et vogue la périssoire sur les bords de Creuse mémoire commune J˙avais envie de mettre de la nature dans mon travail Olivier Devriese devant la Creuse avec sa périssoire flambant neuve Stéphane Gendron lors d'une répétition d'élèves à l'école de musique de Loches cultures partagées 20 Expressions artistiques au pluriel et arts de vivre en Sud Touraine.
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