journal en commun - Hiver 2024 / N°8

Grâce à Patrick Siegwald, Orbigny est connu sur de nombreuses parties du Globe : Grande-Bretagne, Canada, USA, Nouvelle-Zélande, Singapour, Autriche, Australie… Les passionnés de vieux avions n’hésitent pas à franchir les océans pour remettre le destin de leur précieuse machine entre les mains de ce magicien et de ses salariés : Quentin, Jérémy et Cyrille. « J’ai créé Classic Aéroantique Service en 1994 et l’association a suivi pour gérer nos propres avions, précise-t-il. Tous les gens qui travaillent pour moi y sont passés, ainsi que les passionnés pour le plaisir de restaurer et voler sur de vieux avions. » Comment passe-ton de la réparation de Boeing 747 à celle de coucous allant des débuts de l’histoire de l’aviation jusqu’à cette période des années trente où les armatures de bois ont cédé la place aux structures en aluminium ? 23 avions Stampe restaurés « J’ai toujours été passionné par la restauration des avions anciens, peut-être parce que mon grand-père fut pilote sur des Lioré et Olivier… » Et la Touraine ? Un pur hasard. « Après mon licenciement, j’ai cherché à m’installer sur un terrain existant ou à créer mon propre aérodrome privé. » Ce sera donc Orbigny où il décolle et atterrit désormais sur sa piste de quatre hectares. Sa chance ? Alors mécanicien débutant, Patrick Siegwald rencontre un ébéniste et une entoileuse au musée de l’air de Meudon. Dument formé, il transmet leur art à son tour. Déjà sollicité pour avoir restauré un Piper lorsqu’il était à Air France, l’homme s’est peu à peu constitué un premier réseau de clients satisfaits. « L’entreprise a vraiment démarré après la commande de sept Stampe identiques. J’en suis à mon vingttroisième. » Sa réputation s’affermit encore après avoir remporté un défi : remettre en état un Miles Messenger cassé en trois parties et jugé irréparable. « Il volait même mieux qu’avant ! » Six ans pour une reconstruction La transmission du savoir, et donc la formation de techniciens est essentielle à ses yeux… et surtout obligatoire. « L’autorité aéronautique exige trois années d’expérience avant de travailler sur une machine volante dans une entreprise. L’association permet aux bénévoles d’apprendre et d’être intégrés dans la société une fois formés. » Comptez en moyenne deux ans de documentation préalable avant la première intervention. « C’est indispensable, car je ne souhaite pas faire une réplique, mais le numéro un de la série. » D’où les délais : trois années pour une restauration et six pour une reconstruction… « On ne laisse aucune place au modernisme : tout est refait à l’identique, si possible. Il s’agit de penser comme l’ingénieur de l’époque. Et s’il nous manque encore des informations, nous contactons les musées. C’est toujours très facile à l’étranger et rarissime en France ; à l’image des relations avec notre clientèle d’ailleurs. » Le principe : plus un avion passé dans un hangar de Classic Aéroantique Service contient de pièces d’époque, plus il aura de la valeur. Comme ce Sopwith Camel de 1916, avion de chasse britannique de la Première Guerre mondiale, équipé d’un moteur d’origine… ClassicAeroantiqueService AilexLesPallis made in sud touraine Classic Aéroantique Service redonne ses ailes au passé Ancien mécanicien d’escale chez Air France, Patrick Siegwald a concrétisé sa passion pour les machines pionnières de l’aviation en créant son entreprise à Orbigny : Classic Aéroantique Service. On ne laisse aucune place au modernisme Le magicien des vieux avions, Patrick Siegwald dans son hangar à Orbigny, devant un Stampe entièrement restauré par son équipe. entreprendre en commun • hiver 2024 19

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