N°11 Hiver 2025 • COMMUNAUTÉ DE COMMUNES LOCHES SUD TOURAINE le journal qui nous raconte www.lochessudtouraine.com
Châtelllerault La RochePosay Sainte-Maure de Touraine vers Chinon vers Le Blanc vers Châteauroux vers Romorantin vers Amboise vers Tours vers Poitiers Châtillonsur-Indre Saint-Aignan Bléré CHAMBOURGSUR-INDRE LOCHES MANTHELAN LE LOUROUX LIGUEIL BOURNAN CUSSAY sommaire au engagés ! 5 au cœur d'un service / France Services 6 cap commun / Réduire nos déchets 7 la parole à ... / Bruno Méreau agir ensemble ! 8 solutions locales / La brigade des émotions 10 le coin de nos partenaires / La Mission Locale 11 portrait d'acteurs / Élodie Badet 13 assos en force / Caméra photo club Lochois cultures partagées 20 on les soutient / Patrimoine au chœur 21 ici les artistes / Cie Des animaux bizarres et véhéments LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES LOCHES SUD TOURAINE C'EST : ABILLY • AZAY-SUR-INDRE BARROU • BEAULIEU-LÈS-LOCHES • BEAUMONT-VILLAGE • BETZ-LE-CHÂTEAU • BOSSAY-SUR-CLAISE BOSSÉE • BOURNAN • BOUSSAY • BRIDORÉ • CHAMBON • CHAMBOURG-SUR-INDRE • CHANCEAUXPRÈS-LOCHES • CHARNIZAY • CHAUMUSSAY • CHÉDIGNY • CHEMILLÉ-SUR-INDROIS • CIRAN • CIVRAYSUR-ESVES • CORMERY • CUSSAY • DESCARTES • DOLUS-LE-SEC • DRACHÉ • ESVES-LE-MOUTIER FERRIÈRE-LARÇON • FERRIÈRE-SUR-BEAULIEU • GENILLÉ • LA CELLE-GUENAND • LA CELLE-SAINT-AVANT LA CHAPELLE-BLANCHE-SAINT-MARTIN • LA GUERCHE • LE GRAND-PRESSIGNY • LE LIÈGE • LE LOUROUX LE PETIT-PRESSIGNY • LIGUEIL • LOCHES • LOCHÉ-SUR-INDROIS • LOUANS • MANTHELAN • MARCÉSUR-ESVES • MONTRÉSOR • MOUZAY • NEUILLY-LE-BRIGNON • NOUANS-LES-FONTAINES • ORBIGNY PAULMY • PERRUSSON • PREUILLY-SUR-CLAISE • REIGNAC-SUR-INDRE • SAINT-FLOVIER • SAINT-HIPPOLYTE SAINT-JEAN-SAINT-GERMAIN • SAINT-QUENTIN-SUR-INDROIS • SAINT-SENOCH • SENNEVIÈRES • SEPMES TAUXIGNY-SAINT-BAULD • TOURNON-SAINT-PIERRE • VARENNES • VERNEUIL-SUR-INDRE • VILLEDÔMAIN VILLELOIN-COULANGÉ • VOU • YZEURES-SUR-CREUSE entreprendre 14 objectif emploi / L'emploi des personnes handicapées terre commune Concilier développement du territoire et sobriété foncière 18 16 LA TRANSMISSION EN AGRICULTURE on en cause ? En couverture : l'équipe des agents techniques municipaux de Manthelan et du Louroux. 13 12 Suivez-nous : #sudtouraine Ce journal a été imprimé avec des encres végétales sur du papier 100% recyclé dans une imprimerie certifiée PEFC. Retrouvez tous nos services sur : www.lochessudtouraine.com Directeur de la publication : Gérard Hénault Conception & coordination éditoriale : Pôle Communication & attractivité territoriale Loches Sud Touraine Photos : Virginie Sciard Olivier Chable SPL Tri Val de Loire Rédaction : Patrick Château Benjamin Vasset Création graphique : Imagidée Impression : Fabrègue Imprimeurs Dépôt légal : février 2025 Tirage à 27 800 exemplaires ISSN 2804-598X 8 16 20 21
en action LES ERREURS DE TRI, C’EST PLUS PERMIS ! Pour réduire le volume des déchets enfouis, rappelons toujours et encore l’importance du tri ! Bien trier ses déchets, c’est leur offrir un seconde vie. Or, presque 25% des déchets des habitants du Sud Touraine qui partent au centre de tri à ParçayMeslay sont refusés une fois sur place… Un refus qui coûte très cher : 151 000 euros chaque année pour notre collectivité ! Parmi les principales erreurs relevées : la présence de sacs noirs dans les poubelles jaunes ! Des sacs jaunes sont proposés par Loches Sud Touraine pour ceux qui n’ont pas de bac jaune, des emballages emboités les uns dans les autres : il faut jeter séparément les emballages et surtout ne pas les imbriquer, des emballages non vidés : inutile de laver les emballages mais ceux-ci doivent être vidés de leur contenu. Au centre de tri, des machines pré-trient l’ensemble des déchets mais cela ne suffit pas. Des travailleurs contrôlent derrière, à la main, pour garantir un tri optimal et une revalorisation de nos déchets. Un travail difficile, directement pénalisé par nos erreurs de tri. Pour mieux comprendre l’enjeu du tri des déchets, la visite du centre de tri de ParçayMeslay est particulièrement convaincante. Elle est ouverte aux établissements scolaires, aux particuliers, aux associations, aux professionnels. Inscrivez-vous via le site internet trivaldeloire. fr ou contactez le service déchets ménagers de Loches Sud Touraine au 02 47 92 97 83. COMPOSTAGE POUR TOUS ! 30% de nos ordures ménagères pourraient être compostées ! C’est pourquoi Loches Sud Touraine déploie un panel de solutions de compostage pour tous. L'utilisation des conteneurs biodéchets à Loches, Ligueil et Descartes a connu un essor considérable en 2024, avec plus de 18 tonnes récoltées entre juin et décembre. Sur le reste du territoire, plus de 40 composteurs partagés ont été déployés dans 29 communes. L’objectif final étant d’équiper l’ensemble des communes en composteurs partagés sur l’année 2025. Pour garantir le bon fonctionnement de ces composteurs, un réseau d'ambassadeurs du compostage se construit à travers les 67 communes. Un engagement citoyen qui ne prend que 10 minutes par semaine ! Vous souhaitez intégrer ce réseau, être formé et accompagné par vos animateurs de tri ? Vous désirez simplement en savoir plus sur le compostage ? Contactez-nous au 02 47 92 97 83 ou par mail : compost@lochessudtouraine.com DÉFI ALIMENTATION : LE PLEIN DE GOURMANDISE Les Défis Alimentation de Loches Sud Touraine sont organisés pour la quatrième année consécutive en partenariat avec Familles Rurales. Cette année encore, nous vous proposons des visite de fermes, des balades, des ateliers cuisine…pour faire le plein d’astuces et de recettes. De jolis moments de partage jusqu’en juillet pour vous aider à manger local, de saison et de qualité sans augmenter votre budget ! Infos et Inscriptions auprès d’Anaïs Moreau au 07 69 27 62 16 ou par mail : anais.moreau37@famillesrurales.org AERAZUR À BEAULIEU-LÈS-LOCHES : DÉMOLITION IMMINENTE Face à l’abbatiale Saint-Pierre, une rangée de gros bâtiments constituent les derniers vestiges de la société Aerazur à Beaulieulès-Loches. Cette friche industrielle, rachetée en 2004 par Loches Développement et désormais propriété de Loches Sud Touraine, va être requalifiée dans le cadre d’un projet porté par la Communauté de Communes et par l’association Les Courants d’Arts. Le premier bâtiment à droite, en arrivant par la rue de l’Abbaye, va être démoli début mars. Une place et un cheminement piéton vers les Jardins de l’Abbaye et les Prairies du Roy seront créés en lieu et place, la turbine du moulin sera mise en valeur et visible des promeneurs. Ces travaux d’aménagement portés par Loches Sud Touraine devraient être achevés à la fin de l'année. Les Courants d’Arts quant à eux vont racheter le deuxième bâtiment pour le réhabiliter. Le bâtiment situé à gauche de la passerelle va être racheté par le peintre Franz Dostal pour y installer un atelier et une école de peinture. LAC DE CHEMILLÉ-SUR-INDROIS : LA VIDANGE RETARDÉE Les pluies de décembre et de janvier ont entrainé des crues répétées de l’Indrois notamment en ce début d'année. Elles ont retardé la pêche et la vidange du lac, initialement prévues en décembre. À l’heure où nous bouclons ce journal, le 7 février, les bonnes conditions météorologiques ont permis une reprise de la vidange. Le pêcheur professionnel attendu pour la pêche de sauvetage des poissons devrait intervenir très prochainement. Côté base de loisirs, les travaux se poursuivent. Les bâtiments en bois dédiés au surveillant de baignade et aux sanitaires sont en cours de construction, l’installation des jeux suivra, les premiers arbres ont été plantés. L’ouverture de la base de loisirs est prévue pour fin avril. miam 1 déchet sur 4 présent dans les bacs et sacs jaunes est refusé au centre de tri de Parçay-Meslay car mal trié. miam 2 Loches Sud Touraine porte, soutient et accompagne une multitude de projets. La preuve par l’exemple. engagés
Dans un contexte national compliqué et incertain, il ne reste qu’une quasi-certitude : les collectivités locales, qui ont toujours été vertueuses et soucieuses de leur équilibre budgétaire, seront appelées au premier chef à réduire la dette publique. Avec un pouvoir affaibli, quelles seront la place et le rôle des communes et de leurs Communautés de Communes ? Avec mes collègues élus, nous restons convaincus que le niveau local, la proximité, l’ancrage territorial sont des facteurs d’efficacité et de responsabilités. Au cœur de nos préoccupations, il y a la conviction que notre engagement commun au service du public et de l’intérêt collectif contribue à l’équilibre fragile d’une société en perte de repères, en mal de solidarité et de cohésion. La Communauté de Communes est un lieu précieux où il existe une capacité à dialoguer et à agir pour résoudre les problèmes de la vie de tous les jours à l’échelle essentielle des bassins de vie, non pas au sens statistique, mais au sens des réalités vécues au quotidien. Si le Sud Touraine est cité en exemple pour son dynamisme, sa volonté d’entreprendre et de réussir, c’est parce que nous avons réussi à travailler main dans la main, communes et Communautés de Communes, à coopérer, à mutualiser nos moyens. Ce savoir-faire ensemble nous anime aussi pour travailler avec tous les acteurs socioprofessionnels locaux engagés, comme nous, dans la construction d’un mieux-vivre en Sud Touraine. Finalement, comme en témoignent les articles que je vous invite à lire dans ce nouveau numéro d’en commun, c’est bien cet esprit communautaire riche de liens démocratiques et sociaux qu’il nous faut entretenir pour surmonter les difficultés du moment. Pour nous écrire : communication@lochessudtouraine.com Face aux vents contraires, faire vivre l’esprit communautaire Gérard Hénault en déplacement à la Celle-Guenand à l'occasion des vœux aux équipes du service déchets ménagers de Loches Sud Touraine le 31 janvier. En Sud Touraine, plusieurs milliers de personnes sont exclues du numérique faute d’équipement. Loches Sud Touraine et les conseillers numériques France Service s'engagent avec l'association Emmaüs Connect contre ce fléau. Objectif : collecter, reconditionner et distribuer du matériel numérique aux publics locaux dans le besoin à des tarifs solidaires. Vous êtes une entreprise, une collectivité ? Vous stockez ou jetez du matériel numérique inutilisé ? Faites un don et participez à une démarche locale, solidaire et environnementale ! S’ENGAGE ! Loches Sud Touraine CONTRE L'EXCLUSION NUMÉRIQUE Pour en savoir plus, appelez Benoît Thibault, conseiller numérique France Services au 07 85 68 18 99 ou par mail : benoit.thibault@ lochessudtouraine.com LE FORUM DE L’EMPLOI ET DE L’APPRENTISSAGE 14 MARS 14H - 19H • LOCHES ESPACE AGNES SOREL GRATUIT ! TOUT PUBLIC PRÉSENTE LA RÉGION CENTREVAL DE LOIRE SANTÉ-SOCIAL Venez rencontrer les employeurs et acteurs de l’emploi du Sud Touraine. Ateliers CV / 5 min pour convaincre Espace engagement citoyen, BAFA, mobilité internationale Découverte de l’univers de la Santé et du Social de Gérard Hénault Président de Loches Sud Touraine engagés en commun • hiver 2025 3
en action ENERGIE : ENSEMBLE POUR CONSOMMER MOINS Depuis quelques mois, un "service commun de l’énergie" regroupant Loches Sud Touraine et 23 communes du territoire volontaires s’est constitué pour travailler à la rénovation énergétique des bâtiments publics, autrement dit, pour réduire leurs consommations, leurs coûts et leur empreinte carbone. Au sein du pôle énergie-climat de Loches Sud Touraine, Nicolas Poyer est l’animateur de ce nouveau service. Il a pour mission de réaliser le bilan et le suivi énergétiques du patrimoine de chaque collectivité, d’informer et de former les équipes communales aux problématiques énergétiques et aux usages de leur patrimoine, de les conseiller et de les accompagner sur leurs projets relatifs à l’énergie et sur le développement des énergies renouvelables. COUP DE POUCE POUR LA CHALEUR RENOUVELABLE Vous êtes une entreprise, une association, une collectivité ? Vous voulez produire de l'eau chaude, du chauffage ou du froid à partir de sources renouvelables telles que le boisénergie/biomasse, la géothermie, le solaire thermique ou la récupération de chaleur fatale ? Loches Sud Touraine vous accompagne, de l’idée à la réalisation, au travers de son Contrat de Chaleur Renouvelable territorial (CCRt) avec l’ADEME et la Région Centre-Val de Loire. Les pré-études sont gratuites, l’étude de faisabilité est subventionnée à hauteur de 60% et la construction du système d’énergie renouvelable, à hauteur de 45% des dépenses éligibles. À vous de jouer ! Contact et accompagnement auprès du pôle énergieclimat de Loches Sud Touraine. Tél. : 02 47 91 97 65 ou energie.climat@lochessudtouraine.com LA QUINZAINE DU LIVRE JEUNESSE S'ARRÊTE AU GRAND-PRESSIGNY La Quinzaine du Livre Jeunesse est un événement annuel qui contribue à développer le goût de la lecture chez l’enfant dès le plus jeune âge. L'événement est organisé chaque année par la Ligue de l’Enseignement d'Indre-et-Loire en partenariat avec Loches Sud Touraine, la CAF Touraine et la MSA. Le temps fort de la Quinzaine aura lieu samedi 8 mars de 10h à 17h au Grand-Pressigny, au musée de la préhistoire et à l’école primaire. Vous pourrez profiter d'une expo-vente des sélections d’albums de la Quinzaine du Livre, d'un spectacle théâtral, de la présence d’autrices en dédicace, d'ateliers créatifs, de lectures, etc. Plus d’infos : LAP’S, espace parents Loches Sud Touraine au 06 31 66 24 42 ou par mail : laps@lochessudtouraine.com LES PRIX DE L'EAU ET DE L'ASSAINISSEMENT AUGMENTENT En décembre dernier, les élus du Conseil Communautaire ont voté une augmentation de 10% des tarifs de l’eau et de l’assainissement. Cette augmentation, jugée "nécessaire" concerne les prix de l’abonnement et de la consommation en m3 des services d’eau potable et d’assainissement collectif. Cette augmentation des prix de l’eau et de l’assainissement va permettre : d’assumer la hausse très élevée des frais de fonctionnement du service (augmentation de 75% des prix de l’électricité ou des produits de traitement de l’eau entre 2021 et 2024 ; augmentation de 14% des coûts des travaux sur la même période), de continuer à investir pour remplacer des canalisations et ouvrages vieillissants. Investir sur nos réseaux devient d’autant plus impérieux que dans le cadre de sa « réforme des redevances », l’Agence de l’Eau Loire Bretagne, notre principal financeur, a mis en place deux nouvelles redevances liées à la «performance » des réseaux d’eau potable et des systèmes d’assainissement. Ainsi, pour atteindre la « bonne performance » des réseaux d’eau potable, nous devrions renouveler 21 km de réseaux chaque année, soit plus du double de ce que nous réalisons actuellement. Loches Sud Touraine gère 1725 km de réseau d’eau potable et 490 kms de réseau d’eaux usées. Dans les 5 prochaines années, notre Communauté de Communes prévoie 8 millions d’euros d’investissement annuels pour ses services de l’eau et de l’assainissement. NATURÉO : RÉOUVERTURE EN AVRIL Les travaux du Parc Aquatique Naturéo, propriété de Loches Sud Touraine, se poursuivent activement. Un gros travail de rénovation est en train d’être effectué avec le décapage des sols, le remplacement des caniveaux et le changement des résines du sol en périphérie des bassins et dans les douches, la pose de carrelage sur les gradins et dans les douches, le réaménagement de l’espace accueil ou encore la création d’une salle de réunion. La réouverture de Naturéo est prévue le 22 avril. Abonnez-vous à notre page Facebook Loches Sud Touraine pour suivre l'évolution des travaux en images. RÉOUVERTURE AVRIL 2025 engagés 4 Loches Sud Touraine porte, soutient et accompagne une multitude de projets. La preuve par l’exemple.
au cœur d´un service Les espaces France Services sont devenus les interfaces indispensables entre l’usager et les services publics. Grâce à ses agents, nous nous sentons un peu moins démunis dans ce monde de plus en plus dématérialisé. On les appelle « Les dames de… » ou par leur prénom. Car les espaces France Services comptent beaucoup d’habitués. « Ils savent que sur nos différents sites, Marion, Helen, Sandrine, Yaël, Valérie ou Nadia vont pouvoir les informer et prendre le temps de les aider à réaliser toutes leurs démarches auprès des administrations les plus sollicitées au quotidien », précise Mathieu Pinon, responsable des France Services de Loches Sud Touraine à Ligueil, Loches, Preuilly-sur-Claise et Descartes. Les postes de ces agents (financés à 60 % par la Communauté de Communes) s’insèrent dans le cadre d’une structure créée par l’État*. « D’où la confusion de certaines personnes pensant que nous sommes des agents de l’Etat», explique l’une d’elles. Rendre l’usager acteur de sa démarche Toutes s’accordent à dire qu’elles assurent un contact humain très apprécié. Une proximité essentielle pour le public que la dématérialisation des administrations ne pourra jamais remplacer. « Nous avons toutes reçu la même formation de premier niveau d’information pour effectuer les mêmes missions auprès des 11 opérateurs nationaux. » Citons notamment la Caisse d’allocations familiales, la Caisse primaire d’assurance maladie, les assurances retraite, France Travail, la Mutualité sociale agricole, La Poste, etc. « N’oublions jamais que nous sommes là pour informer l’usager et surtout pour le rendre acteur de sa démarche. » Conseils numériques Cette équipe se trouve justement renforcée par 2 conseillers numériques intervenant dans les France Services à raison de deux jours et demi par semaine en rendez-vous individuel. « Leur mission : aider les usagers à savoir utiliser les outils numériques, et surtout, tendre vers leur autonomie, souligne Mathieu Pinon. Il est indispensable de savoir se créer un compte, avoir des identifiants sur son espace personnel et savoir envoyer un mail… » Car, de 18 à 99 ans, on vient également ici pour résoudre les difficultés engendrées par l’emploi de ces outils. Des seniors en difficulté, mais aussi des plus jeunes, peu familiers des démarches auprès de services dont les sites brillent parfois par leur absence de simplicité… « Nos interlocuteurs savent qu’ils obtiendront chez nous un premier niveau de réponse sans avoir à attendre au téléphone, et si besoin, nous leur donnons les coordonnées du bon interlocuteur. » Et s’il arrive parfois que le premier contact soit rugueux du fait de la frustration liée à la difficulté de joindre un service public, les professionnelles des France Service savent dédramatiser la situation. « Si l’on compte les secrétaires de mairie, nous sommes les dernières personnes présentes sur le terrain. » Chaque jour, une soixantaine de personnes appellent les France Services du territoire. « À la fin novembre 2024, environ 15 000 personnes avaient été reçues, 200 ateliers réalisés et 702 permanences tenues par nos partenaires comme la Mission locale ou l’Armée de terre », conclut Mathieu Pinon. *Le groupe La Poste gère les France Services de Montrésor, Genillé et Saint-Hippolyte. Pour contacter l’un de nos espaces France Services, rendez-vous en page 22 de ce journal. Le contact humain, ça compte ! L'équipe des conseillères France Services et des conseillers numériques cultivent le dialogue au quotidien avec les habitants du Sud Touraine engagés 5 en commun • hiver 2025
cap commun LE MEILLEUR DÉCHET RESTE CELUI PAS Les chaînes de tri des emballages en activité au centre de Parçay-Meslay QUE L'ON NE PRODUIT 6 engagés Loches Sud Touraine porte, soutient et accompagne une multitude de projets. La preuve par l’exemple.
Le groupement du Sud tourangeau, dont fait partie Loches Sud Touraine, porte le projet d’unité de valorisation énergétique (UVE) de Saint-Benoitla-Forêt. Pourquoi ce choix ? B. Méreau : D’abord parce qu’il s’agit d’une source de valorisation de nos déchets ménagers. Une UVE vieillissante existe déjà sur la base d’une utilisation de chaleur pour l’hôpital de Chinon chauffé en partie par cette technologie. A terme, en plus de renforcer cette utilisation, un réseau de chaleur pourrait desservir d’autres activités du secteur. Autre argument, la maîtrise foncière suffisante existe et permettra la cohabitation de l’actuelle UVE avec la nouvelle entité le temps des travaux. Quelle en sera la capacité de traitement et où en est le projet aujourd’hui ? B. Méreau : La capacité devrait passer de 17 500 tonnes incinérées à 60 000 tonnes, lui permettant ainsi d’absorber la totalité des ordures ménagères et du tout-venant incinérable de Loches Sud Touraine. L’étude de faisabilité est close. Notre groupement doit choisir l’entité qui gérera ce projet, son montage juridique et opérationnel. Comment s’est réalisé le rapprochement entre les collectivités pour constituer ce groupement ? B. Méreau : Il est d’abord géographique entre les Communautés de Communes Val de Vienne, Chinon Vienne et Loire, Touraine Vallée de l’Indre avec lesquelles nous avions déjà travaillé. Un cabinet conseil est venu en appui pour déterminer les possibilités et le volume minimum de déchets à traiter. Nous avons vite progressé car nous sommes au pied du mur : la fin de l’enfouissement des déchets est plus que jamais d’actualité et l’Indre-et-Loire est la lanterne rouge régionale en la matière. Nous devons tous réduire le poids de nos ordures ménagères en triant correctement afin d’en rationaliser le coût. Notre objectif est de verrouiller notre projet d’UVE avant 2026 pour une mise en service entre 2030 et 2032. Loches Sud Touraine travaille parallèlement sur le projet d’Ecopôle de la Baillaudière à Chanceaux-prèsLoches en attendant la mise en service de l’UVE. Quel en est l’objectif ? B. Méreau : Il s’agit d’un projet privé porté par la société Coved (groupe PAPREC) visant notamment à créer une plateforme de surtri des encombrants précédemment enfouis sur ce site et une chaîne de production de combustibles bas carbone (combustibles solides de récupération) à partir de matières non recyclables. D’anciennes zones d’enfouissement seront retraitées dans le but de les reconstituer aux normes actuelles afin de recevoir de nouveaux déchets ultimes, non recyclables et non valorisables. Nous avons souhaité être associés à ce projet notamment producteur d’énergie renouvelable (via l’installation de panneaux photovoltaïques et de production de biogaz), qui est un axe stratégique, vertueux et source potentiel de revenus pour notre territoire. la parole à ... Bruno Méreau Vice-Président Loches Sud Touraine en charge des déchets NOUS AVONS VITE PROGRESSÉ CAR NOUS SOMMES AU PIED DU MUR : LA FIN DE L’ENFOUISSEMENT DES DÉCHETS EST PLUS QUE JAMAIS D'ACTUALITÉ Nos poubelles ne disparaissent pas d’un coup de baguette magique après le passage du camion-benne. Notre facture, en augmentation, nous le rappelle. C’est pour freiner, voire inverser, cette hausse que nous devons, en toute responsabilité, réduire nos déchets et toujours mieux trier. Cap 2030, le programme départemental de prévention des déchets porté par le syndicat Touraine Propre et ses adhérents, dont Loches Sud Touraine, fixe l’objectif de -85 kg de déchets par habitant en 2030. Autant dire qu’il est urgent de poursuivre et surtout d’amplifier nos efforts. En Touraine, chaque habitant produit en moyenne 531 kg de déchets par an : 231 kg apportés en déchetterie, 100 kg au tri sélectif et 200 kg d’ordures ménagères, celles qui nous intéressent ici. « Tous les sites d’enfouissement du département ont des durées de vie limitées : la totalité de nos ordures ménagères et le tout-venant compatible y sont aujourd’hui enfouis », précise Claire Saint-Laurent, directrice générale adjointe à l’Environnement à Loches Sud Touraine. La Communauté de Communes et ses partenaires anticipent cette date butoir en lançant une nouvelle unité de valorisation énergétique (UVE) à Saint-Benoit-la-Forêt, près de Chinon. Pour autant, il nous faut réduire le tonnage de nos ordures ménagères et du tout-venant. Composter, c’est (tout) naturel ! En novembre 2024, la collecte de nos ordures ménagères en Sud Touraine avoisinait 9 000 tonnes. « La collecte sélective (emballages, verres, papier, etc.) est à la hausse et les ordures ménagères en légère baisse. D’où l’importance de continuer nos efforts en rappelant les consignes de tri. » Loches Sud Touraine mise aussi beaucoup sur le compostage des déchets alimentaires qui représentent encore malheureusement près de 30% des ordures ménagères. Des conteneurs biodéchets sont installés à Loches, Ligueil et Descartes et 40 composteurs partagés sont déjà installés dans 29 communes. L’objectif est de couvrir toutes les communes, c’est pourquoi la collectivité recherche de nouveaux ambassadeurs du compostage parmi les habitants. « On peut également opter pour un composteur individuel qu’il est possible de se procurer après avoir reçu une rapide initiation d’utilisation. » Un bon d’achat de 10 € est offert par la Communauté de Communes en contrepartie. 500 d’entre eux ont déjà trouvé preneur en 2024 et 1 200 supplémentaires seront disponibles au cours des deux prochaines années. Trier : un enjeu crucial Le tri aussi reste fondamental pour réduire nos déchets. « La mise en service du centre de tri des déchets recyclables, emballages et papiers, à Parçay-Meslay en octobre 2023 doit permettre aux habitants de mieux comprendre l’enjeu crucial du tri ! La visite de l’usine est fortement conseillée pour comprendre son fonctionnement et ce que deviennent nos déchets recyclables » plaide Claire Saint-Laurent. Côté déchèteries, elles vont évoluer et accueillir pour certaines des espaces dédiés « seconde vie », « nous espérons ainsi limiter les quantités de déchets tout-venant. » Le tri à la source s’améliore de jour en jour et les tonnages des déchets recyclables augmentent. Même si l’information et la pédagogie sont toujours nécessaires pour réduire les erreurs de tri, les efforts paient ! Loches Sud Touraine recherche des ambassadeurs de compostage pour le déploiement de composteurs partagés dans les communes du Sud Touraine. Vous êtes intéressé ? Appelez le service déchets ménagers au 02 47 92 97 83. 7 engagés en commun • hiver 2025
solutions locales À l’épreuve du contrôle de soi Loches Sud Touraine expérimente actuellement un projet d’accompagnement des élèves de l’école de Chambourg-sur-Indre pour apaiser les tensions existantes. Reportage. Mon école, elle a changé Dur, dur d’être un élève… Mais pas facile non plus d’être enseignant ou ATSEM. À l’école de Chambourg-surIndre, qui accueille une centaine d’enfants de la petite section au CM2, les équipes pédagogiques font état d’un climat général qui s’est tendu. En sept ans, Marie Anguille, directrice de l’établissement depuis 2017, a observé chez les enfants des difficultés croissantes à vivre en collectivité, ce qui génère de nombreuses relations conflictuelles. « On constate une plus grand difficulté à recevoir l’autorité, à respecter le cadre et les règles de l’école ; la gestion des frustrations et plus généralement des émotions des élèves reste un défi quotidien pour les enseignants » explique la directrice. Et d’ajouter : « nous sommes tous un peu démunis face à une génération d’enfants qui a changé, qui est aussi confrontée aux nouvelles technologies et à une ambiance morose ». Dans ce contexte, comment adoucir le climat général ? L’équipe pédagogique se rend disponible pour entretenir des relations constructives avec les familles, pour coopérer et permettre à l’enfant de devenir un élève. « En discutant, on décèle des questionnements autour de la parentalité, parfois une fragilité ; on peut être amené à les orienter vers des services d’aide et de soutien et c’est comme cela que nous avons rencontré Fleur Renault, animatrice du LAP’S, l’espace parents de Loches Sud Touraine* » raconte Marie Anguille. Nous sommes tous un peu démunis face à une génération d’enfants qui a changé. L'équipe animatrice de la brigade des émotions, de gauche à droite : Éloïse Breil, responsable enfance-jeunesse de Loches Sud Touraine, Fleur Renault, responsable de l'espace parents, Frédéric Proux, coordinateur jeunesse, et Laetitia Chéreau, responsable santé. * LAP’S Lieu d’Accueil Parents Sud Touraine : 06 31 66 24 42 ou laps@lochessudtouraine.com agir ensemble 8 Citoyens, mairies, associations, partenaires : tous moteurs du Sud Touraine !
Une solution : la brigade des émotions Comment apprendre aux enfants à mieux gérer leurs émotions ? En leur faisant comprendre qu’elles existent et qu’elles peuvent être nommées. C’est un peu l’idée de départ et la méthodologie choisies par une équipe des services à la population de Loches Sud Touraine pour apaiser les tensions, mettre un peu d’huile dans les rouages et favoriser le vivre-ensemble en milieu scolaire. « Après des temps d’échange avec les équipes pédagogiques pour mieux cerner les problèmes rencontrés, nous avons associé plusieurs compétences et défini un projet expérimental d’accompagnement des enfants » raconte Fleur Renault, animatrice du LAP’S, l’Espace Parents. Avec Éloise Breil, responsable enfance-jeunesse, Frédéric Proux, coordinateur enfance et Laëtitia Chéreau, cheffe de projet santé, ils ont allié leurs compétences pour monter une « brigade des émotions » et pour travailler sur les aptitudes comportementales des enfants, ce qu’on appelle les « compétences psychosociales ». Des mots sur les maux Une première expérimentation concrète a eu lieu début janvier dans les murs de l’école de Chambourg-sur-Indre. Deux petits groupes d’une dizaine d’élèves chacun, allant du CP au CM2, ont été incités par les équipes de la « brigade » à définir les émotions qu’ils ressentaient au moment du repas à la cantine, un temps contraint et soumis à des interactions sociales parfois vives. Une fois les choses posées grâce à un « livret d’émotions » ludique et pédagogique, une réflexion a été menée avec les enfants pour qu’ils puissent mieux comprendre et gérer leur va-et-vient émotionnels. L’expérience sera renouvelée une fois par mois jusqu’en juin, date à laquelle un bilan sera effectué en compagnie de toutes les parties prenantes, avant une possible déclinaison de ce dispositif dans d’autres établissements scolaires ou accueils de loisirs. Car il y a visiblement un vrai besoin, exprimé par les enfants et par les équipes pédagogiques, d’être accompagnés et aidés par des intervenants extérieurs. « Lors des premiers ateliers, nous avons ressenti beaucoup de tensions et de fatigue, avec finalement peu de temps pour se poser, échanger des impressions et coordonner des solutions », explique Fleur Renault. Des solutions qui ne sont d’ailleurs pas circonscrites à celles apportées par la « brigade des émotions », bien consciente qu’elle ne va pas régler tous les problèmes. En parallèle du projet mené à l’école, un café-parents organisé par le LAP’S et animé par une psychologue se tient une fois par mois à Chambourg-sur-Indre pour offrir aux parents un espace d’échanges. mes émotions « Fédérer tous les acteurs du service public » Catherine Large, inspectrice de l’Éducation Nationale dans la circonscription de Loches La question du bien-être des enfants en milieu scolaire est-elle devenue une problématique majeure pour l’Éducation Nationale ? Catherine Large : Oui, on constate une dégradation globale de la santé mentale des enfants. À l’échelle de la circonscription de Loches, je constate effectivement une augmentation du mal-être des enfants, qui se traduit par une hausse des faits de violence. Les enfants ont du mal à vivre ensemble, à se concentrer, à gérer la frustration et, globalement, la vie en collectivité. Selon vous, à quoi ce mal-être grandissant est-il dû ? CL. : Pour certains, il y a clairement un effet post-Covid avec des enfants qui, confinés, n’ont pas bénéficié pendant un temps d’un apprentissage en collectivité. Après, l’école est le reflet de la société actuelle. Les parents sont peut-être un peu plus perdus aujourd’hui sur la place de l’enfant dans la famille, mais peut-être aussi plus inquiets, car des sujets comme la lutte contre le harcèlement ont été très médiatisés. Il n’est pas facile de passer du statut de parent d’enfant à celui de parent d’élève. Mais on a besoin d’eux pour faire avancer les choses. À son niveau, que fait l’Éducation Nationale ? CL : Je pense déjà que nous avons besoin de tous les acteurs du service public. À son niveau, l’Éducation Nationale met en place des formations à destination des personnels concernant par exemple l’accompagnement des situations complexes d’élèves, la lutte contre le harcèlement scolaire ou la communication non violente. Faut-il plus de personnel ? CL : Avoir du personnel supplémentaire serait un plus, mais les moyens humains ne règleront pas tout si l’on ne s’empare pas des outils existants en termes de formation, d’action et d’accompagnement. en commun • hiver 2025 9 agir ensemble
Depuis 1981, les Missions locales assurent l’accompagnement social et professionnel des jeunes âgés de 16 à 25 ans sortis du système scolaire, qu’ils soient diplômés ou non. « La gouvernance de ce service majoritairement financé par l’État est locale », rappelle Olivier Lefebvre, son directeur à la tête d’une équipe de neuf personnes, dont six conseillers en insertion professionnelle. « Implantée à Beaulieu-lès-Loches, la Mission Locale est présidée par Jean-Jacques Meunier, un élu du territoire. » En d’autres termes, grâce à son rayonnement communautaire, celle-ci sait s’adapter aux difficultés rencontrées par les jeunes sur leur secteur. « Par exemple, la mobilité est une vraie question pour un jeune du Sud Touraine sans moyen de transport devant se rendre sur son lieu de formation à Tours Nord... » 550 jeunes accompagnés L’équipe de la mission les reçoit dans ses locaux pour les accompagner dans leur insertion sociale et/ou professionnelle, et sait aussi aller vers les jeunes le temps d’un rendez-vous à la mairie de leur commune ou dans les locaux des France Services. « Le " aller vers " est hyper important, insiste-t-il. En 2024, nous avons accompagné 550 jeunes avec le soutien d’un grand nombre de partenaires privés et publics. » La Mission est un relais vers l’interlocuteur le plus susceptible d’apporter une réponse adaptée à chaque situation : la découverte d’un métier, la recherche d’un stage, d’un job, d’un logement, etc. Ce réseau « hyper coopératif et interactif » se veut l’outil privilégié d’un jeune démuni, car seul face à ses problématiques. Cela comprend également les questions liées à la santé, le logement, etc. À l’instar des communes, Loches Sud Touraine finance la Mission Locale, elle-même en résonance avec les problématiques rencontrées par les jeunes en Sud Touraine. « Les élus locaux connaissent leur population : ils constituent une source d’information très riche pour mieux cibler nos actions. » le coin de nos partenaires Indispensable Mission Locale Les jeunes ont mille fois raison d’aller chercher conseil à la Mission Locale. Formation, job, reprise d’études, logement, santé, mobilité..., ce dispositif national décline des réponses locales aux questions de jeunes qui se croient souvent seuls. À tort. Rendez-vous à Beaulieu-lès-Loches. Accompagner les jeunes les plus vulnérables L’éducatrice de rue de Loches Sud Touraine, Krystel Lacour, accompagne les jeunes les plus vulnérables, donc « hors radar », vers la Mission Locale. L’objectif : recréer le lien vers un dispositif de droit commun (études, formation, emploi etc.). De leur côté, les conseillers numériques des France Services ont accompagné récemment 8 jeunes gens du voyage inscrits à la Mission Locale dans la création de leurs CV en ligne. « La Caisse d’allocations familiales apporte son soutien à notre démarche en direction de ces jeunes invisibles, parmi lesquels des gens du voyage, précise Ingrid Jamin, directrice des Services à la population de Loches Sud Touraine. C’est une démarche novatrice portée au niveau national dont l’impact est certes minime quantitativement, mais significatif : entre 30 et 40 jeunes sont concernés. » Un test de confiance dont bénéficie la Mission Locale qui n’est pas en mesure de faire des maraudes pour les détecter. À charge pour ses éducateurs spécialisés de prendre le relais. « Notre premier rôle est de rendre le jeune actif de son parcours en apprenant par lui-même à trouver l’une des nombreuses solutions existant en France » conclut Olivier Lefebvre. Des jeunes souvent en très grande difficulté et trop loin de tout dispositif ou institution. Mission Locale Sud Touraine à Beaulieu-lès-Loches 02 47 94 06 46 www.ml-sudtouraine.fr Le directeur Olivier Lefebvre et une conseillère avec un groupe de jeunes inscrits à la Mission Locale agir ensemble Citoyens, mairies, associations, partenaires : tous moteurs du Sud Touraine ! 10
Les journées d’Elodie Badet sont bien remplies par la direction des trois EHPAD (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) de Preuilly-sur-Claise, VilleloinCoulangé et La Celle-Guénand… « Je suis soutenue par une très bonne équipe de direction et d’encadrement », explique-t-elle. Pour autant, imaginait-elle son métier ainsi en optant pour des études dans le secteur sanitaire et médico-social ? « J’ai choisi cette filière avant de préparer mon diplôme de l’École des hautes études de santé publique pour travailler en hôpital public, en EHPAD ou en structure du handicap, explique cette Tourangelle. J’ai poursuivi par un master de droit et management des établissements sanitaires et médico-sociaux à l’université de Tours, avant de passer mon concours de directrice d’établissement en 2007 me conduisant vers mon premier poste. » Le goût du contact direct Elodie Badet a décidé de revenir dans son département d’origine en prenant cette direction – et celle du Sud Touraine – en 2019. « Une structure de proximité donne la chance d’être en contact direct avec les équipes et les résidents, souligne-t-elle. J’y assure la gestion quotidienne et opérationnelle des sites. » Ce sera donc l’EHPAD de Preuillysur-Claise et ses 89 résidents comprenant, entre autres, l’Accueil de jour Marjolaine et le Service de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Celui de Villeloin-Coulangé compte 85 lits, dont une partie en accueil temporaire et pour personnes handicapées vieillissantes (PHV). « Tous nos EHPAD accueillent des personnes handicapées vieillissantes, c’est notre spécificité. » Celui de Villeloin est en restructuration totale pour cinq ans afin de mieux les prendre en charge justement. Il comprendra aussi une UPAD (unité pour personnes âgées désorientées) et un PASA (pôle d’activité de soins adaptés). Enfin, La Celle-Guénand et ses 83 lits reçoit une majorité de personnes handicapées vieillissantes. À terme, ce site recevra uniquement cette catégorie de résidents. Car la mission d’Élodie Badet consiste aussi à porter le projet de chaque établissement et « à développer l’offre de service répondant aux attentes de la population âgée et handicapée vieillissante du territoire. » Comme à Preuilly dont l’hébergement temporaire en unité protégée est le premier sur notre territoire (en lien avec le Centre hospitalier de Loches). Un projet d’habitat partagé y couve également… Rester chez soi le plus longtemps possible Nouveau également, le premier Centre de ressources territorial du département qui couvre nos 67 communes. « L’Agence régionale de Santé nous a retenus en 2024 dans le cadre d’un appel à projets pour décliner localement ce dispositif expérimental. C’est important pour nous. Elle nous dote de ressources humaines et techniques supplémentaires pour aider les personnes âgées à rester le plus longtemps possible à domicile, en concertation avec les professionnels de santé. Ce centre de ressources territorial nous permet d’aller au-devant de la population, car il est de notre responsabilité d’ouvrir des portes sur des dispositifs en phase avec les besoins locaux. » En une année, plus d’une cinquantaine de personnes en ont été bénéficiaires. Elodie Badet, trois EHPAD et mille projets Elodie Badet aime son métier et celui-ci le lui rend bien. Son énergie semble aimanter les nouveaux projets. Directrice de trois EHPAD, d’un accueil de jour et d’un centre de ressources du territoire, elle gère sa vie professionnelle avec le calme d’un aiguilleur du ciel. Rencontre. portrait d´acteurs en commun • hiver 2025 11 agir ensemble
Rien sur la plaine pour arrêter le vent coupant de décembre. C’est ici, dans l’atelier communal de Manthelan que les agents des services techniques sont rejoints chaque lundi matin par leurs voisins et collègues du Louroux. C’est un fait assez rare pour s’en faire l’écho : voilà plusieurs années que Bernard Pipereau, maire de Manthelan et Éric Deniau, son homologue du Louroux, ont mutualisé leurs moyens humains et techniques. Autour d’eux ce matin-là, sept agents et Cécile Verstijnen, adjointe au Louroux chargée du personnel et du budget. Tous sont au chaud dans la cuisine et prêts à effectuer le tour de table. C’est le prélude des travaux de la semaine. L’ambiance est détendue comme peut l’être une équipe habituée à travailler main dans la main. Voilà qui met de l’huile dans les rouages ; et puis, chacun peut être force de proposition. On évoque les coups de main possibles entre collègues, les problèmes, ou les missions récentes. « Comme vous le constatez, notre équipe compte plusieurs femmes -signale Eric Deniau- une mixité très complémentaire que l’on veut poursuivre. » Ouverture d’esprit Cette mise en commun des énergies et des moyens a officiellement débuté en 2018, même si le regroupement pédagogique préfigurait déjà ce rapprochement quatre ans auparavant. « Nous ne comptions qu’un seul agent technique au Louroux et travailler seul peut être compliqué », constate Eric Deniau. La mutualisation avec Manthelan s’impose alors comme le moyen de faire monter les personnels en compétences par l’échange de bonnes pratiques. Ne négligeons pas les économies de matériel engendrées par le partage d’outils des deux communes… « Je m’interrogeais au sujet du "qui paie quoi ?", se souvient Bernard Pipereau. Et puis, j’ai immédiatement apprécié l’ouverture d’esprit du Louroux sur cet aspect. En revanche, le changement d’habitudes a été plus compliqué pour les agents : tous n’acceptent pas aisément la polyvalence. » La première étape porta sur la mise en commun de l’équipement. « Nous ne sommes pas toujours d’accord pour tout, mais nous discutons énormément, ajoute son confrère. Nous prenons notre temps pour y réfléchir, à la fin l’idée germe et le projet est souvent conduit à son terme. » Les deux édiles apprécient la confiance mutuelle et la liberté d’échanger sur tous les sujets. Ils ont compris que derrière cette mutualisation repose un constat partagé : on travaille plus vite et mieux ensemble ; d’autant plus si les équipes disposent du même niveau de compétences rendu possible par la mise en place d’une formation désormais mutualisée, elle aussi. Les élus ont encore de nombreux projets et voient plus loin : d’ici une année, il n’y aura plus deux casernes de sapeurspompiers, une à Manthelan et l’autre à Louans, mais une seule posée à mi-chemin à Le Louroux… « La mutualisation est indispensable pour l’avenir de nos villages. Nous n’avons pas le choix. D’ailleurs, nous sommes le plus souvent ensemble lors de manifestations publiques pour en montrer le réel bénéfice à la population », concluent les deux élus partenaires. Manthelan-Le Louroux : la coopération a un bel avenir ! Le bon sens, mais aussi la volonté de redonner ses lettres de noblesses à la ruralité en faisant front commun contre la désertification ont amené les maires de Manthelan et du Louroux à jouer la carte de la mutualisation : première étape réussie, celle de la réunion de leurs services techniques. La mutualisation est indispensable pour l’avenir de nos villages En haut à gauche : Éric Deniau, maire du Louroux et Bernard Pipereau, maire de Manthelan En bas : des agents des équipes techniques des deux communes réunis dans l'atelier municipal de Manthelan. À droite, Madame Verstynen, adjointe à la mairie du Louroux mairies en tandem agir ensemble 12 Citoyens, mairies, associations, partenaires : tous moteurs du Sud Touraine !
assos en force Le Caméra Photo Club du Lochois (environ 60 adhérents) est l'un des clubs de photographes et cinéastes amateurs les plus importants d'Indre-etLoire. Dernièrement, ses membres ont reçu commande de Loches Sud Touraine pour capter les étapes du réaménagement du lac et de la base de loisirs de Chemillé-sur-Indrois. « Nous avons passé une convention avec la Communauté de Communes pour fournir nos photos et vidéos sur ce chantier », indique Renata Caillebot, vice-présidente, notamment en charge de ce travail de mémoire par l’image. L’association est bien connue et appréciée des collectivités locales pour la qualité de son travail. « Nous avons également suivi la restauration du clocher de l’abbatiale de Beaulieu-lès-Loches, précise Didier Gosselin, son président, et celle de la CelleGuénand, de Betz-le-Château. Nous sommes en attente du feu vert de la Direction régionale des Affaires culturelles pour suivre les travaux de restauration d’une fresque du XIe siècle dans l’église de Perrusson. » Le Caméra Photo Club du Lochois est aussi le témoin du quotidien de lieux de vie tels l’EHPAD de Puygibault à Loches, la Maison d’accueil pour personnes âgées la Gabillière à Bridoré, le Centre hospitalier de Loches, la maison médicale de Saint-Flovier, etc. Passion de cinéastes amateurs Avant de devenir la mémoire du Sud Touraine, l’association est née de la passion de cinéastes amateurs armés de leurs caméras 8 et 16 mm. En 2016, une rétrospective des 50 ans a retracé cette époque dont les archives ont depuis été remises à l’Agence régionale Ciclic. Elles sont également visibles sur la chaîne YouTube du club. « À l’époque, nos membres participaient déjà à des concours régionaux et même internationaux », ajoute Didier Gosselin en précisant que des adhérente ont remporté plusieurs prix au concours régional de Beaugency et plus récemment les « Prix de la Jeune création » et « Prix animalier et nature » de la Jeune création au niveau national à Soulac-sur-Mer. « Nos séances publiques étaient très suivies » Vous l’aurez compris, la photo n’était pas l’objet premier du CPCL... Puis vinrent les diaporamas permettant de raconter une histoire en musique lors de la diffusion des diapositives. « Nos séances publiques étaient très suivies », se souvient Didier Gosselin. Ça, c’était avant la télévision. L’arrivée du numérique a renvoyé les appareils argentiques à leurs chères études. Ce sera également le cas de certains membres qui abandonneront la photo, victimes d’une sortie de route en plein virage technologique... Viendra ensuite la vidéo pour laquelle certains adhérents du CPCL vont se former au montage. « C’est vers 2015 que la Ville de Loches nous a demandé de lui fournir régulièrement des reportages photo et vidéo. Nous comptons désormais de nombreux photosvidéastes parmi nos adhérents. » Et puis, le passé rattrape parfois ces passionnés. Ce fut le cas lorsqu’ils récupérèrent des plaques stéréoscopiques datant de 1910 sur les grandes manœuvres à Loches, et d’autres sur la Première Guerre mondiale. Des gardiens du temps ces bénévoles ! https://cpcl.fr Les passeurs de mémoire du pays Lochois Scannez ce QR code pour consulter des archives du CPCL sur l’agence Ciclic https://urls.fr/Mi0br7 De la caméra 8 mm à la vidéo en passant par le diaporama, le Caméra Photo Club du Lochois a traversé toutes les évolutions techniques depuis sa création en 1966 avec toujours cette même vocation de témoigner de la vie locale. Découvrir les réalisations plus récentes du club : https://urls.fr/n1CL54 Quelques bénévoles du Caméra Photo Club du Lochois en action pour suivre les travaux de la base de loisirs et du lac de Chemillé-sur-Indrois. agir ensemble en commun • hiver 2025 13
objectif emploi En Touraine, une quinzaine d’ESAT participent à l’emploi des personnes en situation de handicap. En Sud Touraine, deux établissements, l’ESAT des Tissandiers à Loches et le Foyer de Cluny à Ligueil, offrent à eux deux un travail régulier à un peu plus de 200 Équivalents Temps Plein (ETP). Les personnes accompagnées souffrent de handicap mental, de déficiences intellectuelles, de troubles psy et parfois de troubles du spectre autistique, auxquels s’ajoutent parfois certaines problématiques sociales. Aux Tissandiers comme au Foyer de Cluny, la mission de ces structures est de mettre en place les conditions d’un travail adapté au handicap de leurs usagers au sein d’un établissement spécialisé, mais aussi de vendre le fruit de ce travail à des particuliers, des collectivités et des entreprises. Une vraie plus-value au sein des entreprises L’activité d’un ESAT est souvent la restauration. Aux Tissandiers, on sort ainsi plus de 190 000 repas par an, soit un peu plus de 800 par jour, destinés au réseau des ADMR, qui distribuent ensuite ces repas au domicile des personnes âgées. Le même principe a cours au Foyer de Cluny, où un service blanchisserie traite près de 200 tonnes de linge par an. Les travailleurs des ESAT sortent parfois des établissements pour se rendre en entreprise, au travers de « mises à disposition » (sous forme de CDD) ou de missions de prestation. L’ESAT des Tissandiers dispose par exemple d’un atelier externalisé au sein de l’entreprise de signalétique AXIMUM Industrie de Chambourg-surIndre, à WDK Partner à Tauxigny-SaintBauld et à AG2R à Esvres-sur-Indre. Le Foyer de Cluny a aussi intégré une équipe au sein du magasin Lidl de Sorigny. Ces personnels ne sont pas là pour faire le nombre : ils réalisent des tâches qui ne nécessitent pas de grosses connaissances techniques ou physiques , mais ils apportent une vraie plus-value. Responsable du Drive Leclerc de Loches, Adrien Vincent a confié à des travailleurs des Tissandiers « des missions que le site avait un temps négligées comme le ramassage des cartons ou la vérification de la température des frigos ». Stéphane, un solide gaillard de 39 ans, a même été embauché en CDI : il travaille à mi-temps au Drive et rejoint son ESAT le restant de la semaine. Un « contrat de mixité sociale » rendu possible par la loi 3DS de 2023. « Stéphane, c’est l’un de nos meilleurs drivers, commente son patron. Il s’est retrouvé autonome très rapidement. » « Nous voulons être et nous sommes reconnus pour la qualité de notre travail », se réjouit Sébastien Tesnière, directeuradjoint des Tissandiers. Les entreprises du secteur jouent-elles le jeu ? « Globalement elles sont plus ouvertes qu’auparavant, répond Sébastien Tesnière. Certaines préfèrent faire appel à nos services plutôt qu’à des intérimaires. » « Nos prestations sont ‘bon marché’, abondent Stéphane Giraudeau et Fabrice Julien, respectivement directeur du Foyer de Cluny et directeur adjoint de l’ESAT. Les entreprises savent que nos travailleurs ont la capacité de réaliser les missions pour lesquelles ils sont attendus. Ils sont, en plus, tellement contents d’aller en entreprise qu’ils se dépassent. » Cela étant, au Foyer de Cluny, on pointe un frein important pour faire progresser encore cette intégration dans les entreprises : le manque de transports en commun et/ou adaptés pour des usagers souvent dépourvus de permis de conduire. Un point qui peut expliquer, à la marge, le faible taux de sortie des ESAT vers les entreprises du milieu ordinaire**. « Je crois plus aux équipes externalisées et aux petites missions qu’au basculement total », affirme Sébastien Tesnière. « Dans un ESAT, et encore plus dans un complexe comme le nôtre, les personnes se sentent sécurisées et protégées, insistent Stéphane Giraudeau et Fabrice Julien. Après, les entreprises ont encore peur de contractualiser de manière pérenne. Pourtant, il existe un droit au retour. » Depuis 2023, une personne en situation de handicap peut ainsi retourner dans l’ESAT auquel elle était rattachée si le contrat qu’elle a signé avec une entreprise du milieu ordinaire est rompu. Ils sont tellement contents d’aller en entreprise qu’ils se dépassent Où et comment travaillent les personnes en situation de handicap mental ? En Sud Touraine, trois Établissements et Services d’Accompagnement par le Travail (ESAT*) emploient ce public dans des conditions spécifiques. Reportage dans deux d’entre eux : l’ESAT des Tissandiers à Loches et le Foyer de Cluny à Ligueil. Le handicap n’empêche pas le talent ! 12 % C’est le taux de chômage des personnes handicapées en France en 2023 contre 7 % pour le reste de la population. *Le Sud Touraine compte 3 ESAT : l’ESAT des Tissandiers à Loches (Adapei 37), le Foyer de Cluny à Ligueil et l’ESAT de Bridoré (APAJH) **Selon une étude de l’Association Nationale des équipes de Direction en ESAT publiée en décembre 2023, 1 % des effectifs (ETP) avait réellement intégré un emploi en milieu ordinaire. ESAT Les Tissandiers (ADAPEI) à Loches 02 47 91 14 50 ESAT du Foyer de Cluny à Ligueil 02 47 59 64 01 ESAT Les Grandes Reuilles (APAJH) à Bridoré 02 47 94 72 70 Stéphane sur son lieu de travail au Leclerc Drive de Perrusson entreprendre 14 Avec Sud Touraine Active la campagne se bouge !
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