Pour lutter et s’adapter au changement climatique, la loi Climat et Résilience de 2021 a traduit dans les textes l’ambition française de diminuer la consommation de foncier. L’objectif Zéro Artificialisation Nette (ZAN) est l’un des instruments de cette ambition qui prévoit des échéances à l’horizon 2030 puis 2050. À son échelle, Loches Sud Touraine souhaite accompagner au mieux les 67 maires de son territoire pour transposer ces orientations nationales dans leurs Plans Locaux d’Urbanisme (PLU) et organiser un développement adapté et cohérent de leurs villes et villages. Aujourd’hui, 92 % du Sud Touraine est composé d’espaces naturels, agricoles et forestiers, tandis que 3 % reviennent à l’habitat, un peu plus de 1 % aux routes et le reste à l’activité économique. « L’objectif est de préserver la part des espaces naturels, agricoles et forestiers dans nos aménagements futurs, en qualifiant les réels besoins de notre territoire en termes de développement économique, d’habitat, de mobilités et d’énergies renouvelables » résume Gérard Hénault, Président de la Communauté de Communes. Enjeux écologiques et économiques Limiter l’étalement urbain : c’est, à très gros traits, la feuille de route du Sud Touraine sur les prochaines années. Une feuille de route qui répond à des enjeux aussi bien écologiques qu’économiques. « Écologiques parce qu’on protège la terre qui nous nourrit et la biodiversité qui y vit. Économique parce qu’on limite les coûts en termes d’extension de réseaux (eau, assainissement…) » selon Angélique Goubard et Antoine Vaillant, respectivement directrice générale adjointe à l’aménagement, au climat et à l’énergie, et responsable du pôle urbanisme & habitat à Loches Sud Touraine. Cette exigence de sobriété foncière induira des changements dans la manière de construire et d’aménager. En matière d’habitat, les communes du Sud Touraine ont planifié dans leur document d’urbanisme, de construire 1 300 logements neufs à l’horizon 2030. Or, si l’on compile plusieurs données, le territoire en aurait aujourd’hui besoin de moins. Car, même si les toutes dernières données démographiques témoignent d’une légère remontée de population dans plusieurs communes, en l’état actuel des choses, le nombre de demandes de permis de construire est en baisse. Pour Angélique Goubard, cette diminution reflète les attentes et le profil sociologique d’une partie des nouveaux arrivants, « plutôt des préretraités qui privilégient le bâti patrimonial », et donc la rénovation de l’existant. Et en la matière, il y a de la réserve sur le territoire, puisque sur les 32 000 logements que compte le Sud Touraine, 15 % sont aujourd’hui vacants. Le rôle des pouvoirs publics est, aujourd’hui, d’inciter et d’aider leurs propriétaires à les remettre sur le marché pour limiter le besoin de constructions neuves. Au Louroux, on privilégie le bâti patrimonial Sur cette question de l’habitat, les maires planchent également pour trouver des solutions afin de respecter les nouvelles règles du jeu. Au Louroux, Éric Deniau, le premier magistrat entame par exemple des démarches pour requalifier des granges. À terme, ce changement augmentera quelque peu l’offre de logements sur sa commune. À vrai dire, être astucieux est pour lui autant un choix qu’une nécessité : au début de l’année 2025, son village ne disposait plus que de deux hectares constructibles. Aménagement : concilier développement du territoire et sobriété foncière Construire et aménager mieux tout en privilégiant la réhabilitation de l’existant : pour préserver les espaces agricoles et naturels, les prochaines années seront certainement placées, dans le Sud Touraine, sous le signe d’une maîtrise du développement foncier. Vue aérienne de la commune du Louroux Aménager, entretenir et préserver notre ruralité. 18 terre commune
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