journal en commun - Automne 2023 / N°7

La cheffe Cécilia Schipper dans la salle de son restaurant au Grand-Pressigny. En Commun : Comment êtes-vous devenue cheffe de cuisine ? Cécilia Schipper : En sortant du lycée, c’est toujours difficile de prendre une décision sur ce que l’on va faire de sa vie, donc j’ai suivi des études de géographie à Tours, une licence puis deux années de master. En 2012, lors de ma deuxième année de master, j’ai quitté la fac et j’ai cuisiné pour mon plaisir pendant un an. C’est ma mère qui m’a transmis la passion, j’ai grandi dans les casseroles. En Commun : Et après cette année sabbatique, vous vous êtes professionnalisée ? C.S : J’ai cherché un apprentissage, j’avais 24 ans. J’ai mis un peu de temps, mais j’ai finalement trouvé au restaurant la Boulaye à Athée-sur-Cher, je suis restée trois ans là-bas pour le BEP et Brevet Professionnel, c’était une expérience très enrichissante. Ensuite, j’ai travaillé avec Olivier Arlot, j’ai fait une saison à la Guinguette de Tours. Puis, j’ai été embauchée à la Maison Colbert à Tours, je suis entrée cheffe de partie et j’ai fini seule en tant que cheffe de cuisine, cette expérience m’a permis de me rendre compte de mes capacités. J’ai également travaillé au Petit Patrimoine à Tours. En Commun : Qu’est-ce qui a motivé votre installation en Sud Touraine ? C.S : J’avais envie de quitter la ville. Je regardais les annonces du Bon Coin et j’ai vu qu’il y avait un établissement à reprendre au Grand-Pressigny. Au début, j’ai hésité, je me disais que c’était vraiment loin, mais les photos m’avaient quand même donné envie de visiter et quand je suis venue, je suis tombée amoureuse de la bâtisse. En Commun : Comment s’est passée votre installation ? C.S : Je m’attendais à être un peu seule, perdue et submergée et en fait j’ai été accueillie à bras ouverts. La Mairie, à qui appartient le bâtiment, a été extra ! J’ai rencontré les commerçants et habitants de la commune et vraiment l’accueil a été incroyable. Dès que j’avais un problème, je pouvais appeler quelqu’un et j’avais de l’aide dans la foulée. Il faut préciser qu’il y a eu quatre mois de travaux avant de pouvoir ouvrir. La Mairie, les secrétaires, les employés communaux, les commerçants, tout le monde m’a aidée et soutenue, et j’ai aussi été accompagnée par Sud Touraine Active, le service de développement économique de la Communauté de Communes. En Commun : Vous faites une cuisine maison, comment avez-vous découvert les producteurs locaux ? C.S : J’en connaissais déjà quelques-uns, mais je dois continuer à les rencontrer. Mon objectif, c’est de m’inscrire dans le territoire. Je cuisine des produits frais, tout est fait maison, c’est un parti pris, ça prend beaucoup de temps, les journées ne sont pas assez longues car je ne suis plus seulement cheffe de cuisine, je suis aussi cheffe d’entreprise. En Commun : Vous avez ouvert mi-juillet, comment s’est déroulée votre première saison estivale ? C.S : Très bien, tout le monde est bienveillant. Les services étaient complets et nous avons été obligés de refuser des clients. Nous avons reçu des touristes, mais aussi une clientèle locale et le bouche-à-oreille commence à fonctionner. Vraiment c’est génial, les retours sont même émouvants, c’est le gros décalage avec la ville, à Tours, on n’a pas le temps d’échanger avec les clients. bienvenue ! « Mon objectif, c’est de m’inscrire Cécilia Schipper a repris cet été le restaurant, rebaptisé "l’Auberge", au cœur du Grand-Pressigny. Elle nous raconte sa passion pour la cuisine, son changement de vie entre la ville et la campagne, et l’accueil qu’elle a reçu de la part de la commune. Je m’attendais à être un peu seule, perdue et submergée. En fait, j’ai été accueillie à bras ouverts ! dans le territoire ! » entreprendre 14 Avec Sud Touraine Active la campagne se bouge !

RkJQdWJsaXNoZXIy MTAyMTI=