journal en commun - Hiver 2023 / N°5

La petite association louannaise rassemble 15 personnes autour d’une passion commune pour le théâtre, mais l’histoire ne date pas d’aujourd’hui puisque l’Entracte soufflera cette année sa 48 e bougie. « L’Entracte est née sous l’impulsion d’agriculteurs de Louans, passionnés de théâtre et qui se retrouvaient pendant la période creuse dans une grange qui n’était pas chauffée. À l’époque, il y avait une tradition de théâtre dans les petites communes, les gens allaient au théâtre l’hiver » , raconte Catherine Ladouce, directrice de la troupe qui vient de passer le flambeau de la présidence de l’association à Cindy Devaux. Chaque année, la petite troupe monte une pièce jouée 6 fois, à la salle Saint-Jean de Louans, l’ancienne grange transformée en véritable salle de spectacle par une autre association locale, l’Active. « Il faut rendre hommage à Denis Launay à qui revient certainement le succès de l’Entracte, il a tiré l’association vers le haut avec une exigence de qualité tant dans le choix des pièces que dans le montage, les décors et la mise en scène » , exprime Catherine Ladouce. « Désormais on nous regarde d’un autreœil ! » 2022 n’est pas près de s’effacer dans les esprits des membres de la troupe. « Cela faisait longtemps que nous souhaitions participer au festival national de théâtre amateur, Festhéa, qui a été créé à Tours, mais notre calendrier ne collait jamais. Cette année, nous avons présenté notre dossier pour donner une espérance de vie plus longue à la pièce Pourvu qu’il pleuve écrite par Sonia Ristic » , raconte le metteur en scène, Cédric Bechereau. En mars 2022, la troupe est convoquée avec 6 autres de la Région Centre pour jouer la pièce devant le jury de la 37 e édition de Festhéa. « Nous avons reçu le Prix du public et le Prix du Jury qui nous ont permis d’être sélectionnés pour le festival national qui s’est déroulé à Saint-Cyr-sur-Loire en novembre 2022. Parmi les 16 troupes à se produire, l’Entracte a reçu la Tour de Bronze » , raconte avec enthousiasme la comédienne Lucie Bejon. Un succès qui a conduit la troupe à jouer la pièce 21 fois. « Suite au prix, nous avons eu des candidatures de personnes qui voulaient nous rejoindre. Nous avons aussi été vus par des gens qui ne seraient jamais venus nous voir jouer dans notre toute petite commune et ça c’est très gratifiant, on nous regarde d’un autre œil ! » s’amuse Catherine Ladouce. Pourvu qu’il pleuve s’est joué pour la dernière fois à Pont-de-Ruan, au sud de Tours, fin janvier. « C’était une super aventure, ce succès nous a encore plus motivés pour monter notre prochain projet » , conclut Lucie Bejon. www . theatre-entracte-louans.fr assos en force La belle histoire de L’ E ntracte portrait d´acteurs «Je veux travailler avec les émotions des femmes» Il y a 5 ans, Morgane de Oliveira a ouvert à Chambourg-sur-Indre «À l’encre d’M», son salon de tatouage artistique et thérapeutique dont elle a fait une spécialité. Rencontre avec une femme qui travaille l’humain avec sensibilité. « J’ai toujours eu une fibre artistique, je fais de la peinture et le tatouage fait partie de mon quotidien depuis longtemps » , exprime Morgane de Oliveira, tatoueuse installée à Chambourg-sur-Indre dans un salon chaleureux baptisé À l’Encre d’M. Pourtant, la jeune femme n’a pas choisi le tatouage en première voie : « j’étais prothésiste dentaire, mais je trouve une ressemblance notamment avec la reconstruction de l’aréole mammaire, avec de la matière on crée quelque chose qui ressemble au réel. » Sa fibre artistique s’exprimait à cette époque à travers le dessin de prothèses dentaires et le travail de la matière, « mais quand on est passé au dessin assisté par ordinateur, je ne m’y retrouvais plus et c’est là que je me suis dit : cap ! » , raconte Morgane. La présence du cancer du sein dans la vie de la jeune femme l’a guidée vers la pratique du tatouage thérapeutique, en complément du tatouage artistique. Une rencontre déterminante Morgane rencontre à Paris des spécialistes de la reconstruction de l’aréole mammaire, une repigmentation rendue possible grâce au savoir-faire des tatoueurs. « Lorsque j’ai passé ma certification d’hygiène et salubrité nécessaire pour ouvrir mon salon, j’ai rencontré une formatrice en reconstruction qui a été pour moi une révélation » , raconte la tatoueuse passionnée. Aujourd’hui, aucune publicité n’est nécessaire pour faire connaître son travail qu’elle réalise en demandant un certificat médical, « je travaille en binôme avec des médecins qui conseillent les femmes suite à des retours de leurs patientes » précise-t-elle. La tatoueuse réalise une première rencontre autour d’un thé, « c’est très important d’installer un lien de confiance, c’est un grand bouleversement pour les femmes, je parle aussi de mon histoire. Les maris sont souvent présents lors du premier rendez-vous, je trouve ça super » . Morgane de Oliveira prend le temps de décider du choix des teintes avec sa cliente, « nous peignons ensemble, on se détache de l’aspect santé. Ma pratique réside sur le bien-être du corps et de l’esprit. Je travaille avec ce que l’on a à l’intérieur de soi et nos émotions. Lorsque les femmes sont prêtes, je bloque la journée pour qu’il n’y ait pas de stress, si cela va trop vite je propose une troisième séance. Il faut que la femme soit bien dans son corps, c’est un chemin parfois très long » , précise Morgane. À l’encre d’M 15 Rue Ronsard à Chambourg-sur-Indre www. alencredm- tatouage.fr L’Entracte est une association qui regroupe des passionnés de théâtre. Créée à Louans en 1975 par un petit groupe d’agriculteurs, l’Entracte a toujours monté des projets joués chaque année. 2022 vient de marquer un tournant avec un prix obtenu lors du festival national de théâtre amateur Festhéa… Rencontre avec quatre protagonistes d’une belle histoire. agir ensemble Citoyens, mairies, associations, partenaires : tous moteurs du Sud Touraine ! 8

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